Dès que l’Empire eut été rétabli, le Sénatus-Consulte du 25 décembre 1852 répondit au discours de Montalembert et coupa court aux velléités des députés insoumis.
Ils avaient condamné le traitement viager octroyé à quelques sénateurs, on en accorda un de trente mille francs à tous. Ils avaient opposé l’indépendance d’une Chambre non payée à la servilité d’un sénat appointé, on alloua une indemnité mensuelle de deux mille cinq cents francs par mois à chaque député. Ils avaient rejeté certains travaux publics, désormais les travaux d’utilité publique et toutes les entreprises d’intérêt général seraient autorisés ou ordonnés par décret de l’Empereur. Ils avaient jugé insuffisant le contrôle du Corps législatif sur les dépenses de l’Etat ; le budget, quoique présenté avec ses subdivisions administratives par chapitre et par article, ne serait plus voté que par ministère. La répartition par chapitre serait réglée par décret de l’Empereur rendu en Conseil d’Etat, et des décrets spéciaux pourraient autoriser dans la même forme des viremens d’un chapitre à l’autre. Ils avaient réclamé le contrôle législatif des tarifs douaniers ; désormais, ceux qui sont stipulés dans les traités de commerce auraient force de loi, par la seule autorité de l’Empereur. Ils avaient crié contre la subordination du Corps législatif au Conseil d’État, le président même de ce conseil, M. Baroche, fut chargé de soutenir la discussion devant le Corps législatif et de la contenir dans les limites réglementaires.
Le public trouva naturel que ceux qui avaient appelé la dictature en subissent les effets. Le moment des défenseurs efficaces de la liberté n’était point encore venu. L’opposition inconséquente des anciens parlementaires, candidats officiels en révolte, dernier clapotis des vagues que la tempête ne soulevait plus, n’eut