insuffisante pour garnir ce front de quatre kilomètres et en occuper solidement toutes les positions, Perponcher, afin d’imposer aux Français et de retarder d’autant l’attaque même des Quatre-Bras, ne craignit pas de disséminer son monde. Deux bataillons seulement restèrent en réserve aux Quatre-Bras, les autres furent répartis ainsi : à la gauche, un bataillon avec 3 pièces en avant de Piraumont ; au centre, un bataillon avec 5 pièces en avant de Gémioncourt et un autre occupant cette ferme ; à la droite, 4 bataillons et la batterie à cheval sur la lisière orientale du bois de Bossu et en avant de Pierrepont.
Entre 1 heure et 1 heure et demie, Reille, qui marchait avec sa tête de colonne, rejoignit Ney. « Il n’y a presque personne dans le bois de Bossu, dit le maréchal, il faut enlever ça tout de suite. » Reille était ce jour-là d’humeur peu entreprenante ; il répondit : « Ce pourrait bien être une bataille d’Espagne, où les Anglais se montreront seulement quand il sera temps. Il est prudent d’attendre pour attaquer que toutes nos troupes soient massées ici. » Ney impatienté répliqua : « Allons donc ! Il suffira des seules compagnies de voltigeurs ! » Néanmoins la remarque de Reille l’avait intimidé ; il différa l’attaque jusqu’à l’arrivée des divisions Bachelu et Foy.
Vers 2 heures, ces deux divisions, débouchant de Frasnes, se formèrent en colonnes par bataillon, Bachelu à droite de la route, Foy sur la route et à gauche de la route. Les chasseurs de Piré flanquaient la droite de la division Bachelu, les lanciers se tenaient en arrière de l’intervalle des deux divisions. En seconde ligne, étaient la cavalerie de la garde, en colonne sur la chaussée, et la 1re brigade des cuirassiers de Kellermann, déployée sur la gauche. La division Jérôme Bonaparte cheminait encore entre Gosselies et Frasnes, et les trois autres brigades de Kellermann avaient pris position à Liberchies, selon les ordres de Ney.
Le maréchal ne voulut pas retarder davantage son attaque, mais, troublé par les paroles de Reille, il jugea que les troupes qu’il avait sous la main seraient insuffisantes pour attaquer tout le front ennemi. Il résolut de porter d’abord son effort contre la gauche et le centre gauche, se réservant de faire enlever les positions de droite (ferme de Pierrepont et bois de Bossu), par la