communiquer au duc. « Si tout est comme le croit Ziéten, lui dit Wellington, je me concentrerai sur mon aile gauche de façon à agir de concert avec l’armée prussienne ; mais si une partie des forces ennemies marche sur Mons, je serai obligé de me concentrer sur mon centre. Il me faut donc attendre, avant de prendre un parti, des nouvelles de mes avant-postes de Mons. Toutefois, comme la destination de mes troupes reste incertaine et que leur départ est certain, je vais donner des ordres pour quelles se tiennent prêtes à marcher. »
D’après ces ordres, expédiés seulement le 15 juin entre 6 et 7 heures du soir, les troupes devaient simplement se rassembler par divisions, à Ninove, à Ath, à Gramont, à Bruxelles, à Braine-le-Comte et à Nivelles, et se tenir prêtes à marcher le lendemain au point du jour. Ainsi, alors que l’aile gauche française avait dépassé Gosselies, et que l’aile droite arrivait en vue de Fleurus, Wellington, au lieu de diriger sans perdre un instant toutes ses troupes sur son front, se contentait de les rassembler par divisions isolées dans un parallélogramme de dix lieues sur neuf. Il fallait, en vérité, qu’il fût halluciné et paralysé par la vision de Napoléon attaquant en personne sur tous les points à la fois.
Dès midi, Blücher avait écrit à Müffling pour lui annoncer que la division Pirch se repliait sur la rive gauche de la Sambre et qu’il allait concentrer l’armée à Sombreffe où il comptait accepter la bataille. « J’attends, disait-il en terminant, de promptes nouvelles de la concentration du duc de Wellington. » Cette lettre, arrivée vers 7 heures du soir, et mise incontinent sous les yeux de Wellington, ne le persuada pas plus que ne l’avaient fait les deux dépêches de Ziéten. « Les dispositions du feld-maréchal sont fort bonnes, dit-il, mais je ne puis me résoudre à rien avant de savoir ce qui se passe du côté de Mons. » Il allait enfin avoir la certitude que tout y était tranquille. Une lettre du général Dörnberg, qu’il reçut entre 9 et 10 heures, le renseigna à cet égard. Il se détermina alors, non point comme le prétendent ses apologistes, à un mouvement de toute l’armée sur les Quatre-Bras, mais à une concentration partielle vers Nivelles.
Après avoir donné ces ordres, qui en raison de l’heure avancée ne pouvaient avoir un commencement d’exécution avant le point du jour, Wellington entra dans le cabinet de Muffling et lui dit : « Mes troupes vont se mettre en marche. Mais, ici, les partisans de Napoléon commencent à lever la tête. Il faut rassurer nos