à 1897, — et qui nous fait pénétrer dans la psychologie des deux peuples. Entre l’accueil fait en 1654 à Constantin Matchékine et à ses compagnons, venus pour offrir à notre commerce le monopole du marché russe, et la réception faite à l’amiral Avellan, on verra qu’il y a encore plus de différence qu’il ne s’est écoulé d’années.
Mais à quoi bon courir si loin quand Paris offre tant d’excursions des plus intéressantes, tant de souvenirs historiques, rappelant nos origines dans les annales de notre passé, tant d’œuvres attestant la fécondité des maîtres anciens et modernes ? C’est ce qu’a pensé M. de Ménorval en entreprenant ces Promenades à travers Paris[1].
La maison Hetzel, toujours fidèle à ses traditions, avec la production qui fait le caractère de son individualité si tranchée, continue à répondre à tous les goûts de la jeunesse et de l’enfance par ses collections uniques du Magasin d’éducation, des Albums Stahl et de la Petite Bibliothèque blanche, dont nous ne pouvons signaler ici tous les romans qui se recommandent par un tour ingénieux, amusant, instructif et toujours moral, par le nom seul de leurs auteurs, et pour le choix desquels on peut se fier au goût de l’éditeur et à son habile expérience. Bornons-nous donc à dire quelques mots de la dernière œuvre de M. Jules Verne : le Sphinx des glaces[2], d’une invraisemblance si naturelle, où l’observation est condensée avec tant d’art qu’on ne sait plus bien où finit la fiction, où commence la réalité ; où l’intérêt résulte d’une si heureuse combinaison de l’élément scientifique et de l’imagination ; où l’on suit avec passion l’aventureuse et extraordinaire campagne de la goélette Halbrane, échouée dans les mers australes, après être partie à la recherche des marins naufragés de la Jane, qui, sur la foi d’Arthur Pym, l’aventurier célébré par Edgard Poë, avaient tenté d’arracher au sphinx des glaces les secrets de cette mystérieuse Antarctide.
Les héros de M. André Laurie dépassent eux aussi la mesure commune, et cette fois encore, Gérard et Colette[3] accomplissent des exploits invraisemblables, dans leur recherche de l’or en Afrique ; mais c’est justement par là qu’ils forcent l’admiration de la jeunesse, qu’ils lui font passer des heures aussi agréables. Notons encore chez le même éditeur les Chasseurs de girafes de Mayne-Reid[4], Double conquête, par M. Dupin de Saint-André ; — Pêche et Chasse sur les côtes de France, par
- ↑ Promenades à travers Paris, par M. A. de Ménorval, 1 vol. in-4o illustré ; H. May,
- ↑ Le Sphinx des Glaces, par M. Jules Verne, 1 vol. in-8o illustré ; Hetzel.
- ↑ Gérard et Colette, par M. André Laurie, 1 vol. in-8o illustré ; Hetzel.
- ↑ Les Chasseurs de girafes de Mayne-Reid, 1 vol. in-8o illustré. — Double Conquête, par M. Dupin de Saint-André, 1 vol. in-8o illustré. — Pêche et Chasse sur les côtes de France, par Loudemer, 1 vol. in-8o illustré ; Hetzel.