inventée, prétend la légende, par Thésée. Quel plus intéressant sujet d’études pour un artiste que cet art qui est la plus gracieuse manifestation de la beauté plastique ? Appuyé sur l’autorité des auteurs anciens et modernes, M. G. Vuillier a pu accompagner de commentaires et d’anecdotes les séduisantes et curieuses images de la Danse à travers les âges. Grâce au précieux concours de MM. Pottier, Maurice Emmanuel, Nuitter, Desrat, aux ouvrages et aux estampes de la Bibliothèque nationale et de celle de l’Arsenal, le poème de la danse déroule, en ces illustrations, ses strophes rapides ou lentes, toujours rythmées, chatoyantes, agréables aux yeux comme toute manifestation de la Beauté, instructives pour l’esprit, variées comme les peuples et les époques dont elles ont embelli la vie. Tous les grands sculpteurs et tous les peintres illustres ont, pour ainsi parler, collaboré à l’œuvre. C’est assez pour en dire tout le prix et la rare valeur, et nous pouvons ajouter qu’elle est d’une exécution parfaite.
Nous avons plus d’une fois ici même loué la sûreté de goût et la science incomparables avec lesquelles Mme de Witt a su rendre accessible à tous le texte primitif et la langue quelque peu ardue des chroniqueurs d’autrefois, pour qu’il soit besoin d’insister sur le nouveau volume[1] qui vient s’ajouter à ce beau travail de reconstitution de nos récits historiques, et continue cette longue et si curieuse enquête sur l’ancienne France. Avec Charles V, avec Charles VI, le roi fou, les Armagnacs et les Bourguignons, l’invasion anglaise, le démembrement et la ruine de la France, c’est la période la plus sombre de notre histoire, durant la guerre de Cent-Ans, qu’évoquent ces fidèles et naïfs chroniqueurs, jusqu’au jour où ils nous font assister à la grande proclamation de la sainteté de la patrie avec Jeanne d’Arc. De nombreuses chromolithographies et gravures, d’après les manuscrits et les monumens de l’époque, ou dues au crayon de Zier, ajoutent encore à la beauté du texte.
Un autre genre d’intérêt recommande le livre de Mgr Le Nordez. En écrivant ce résumé de l’histoire de Jeanne d’Arc[2], telle qu’elle fut en sa vie, telle que la mort nous l’a faite, et telle que l’imagine à toutes les époques l’ingénuité du sentiment national et populaire, en mettant sous nos yeux tous les portraits, — si différens, depuis la tapisserie du musée d’Orléans jusqu’aux œuvres de nos contemporains qui ont