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l’exaltation romantique, un retour vers le naturel et le vrai. À travers une étude de Taine, un roman de Flaubert, un poème de Leconte de Lisle, un drame de Dumas, une même tendance se fait jour. À la théorie de la littérature personnelle se substitue celle de l’objectivité dans l’art. Cela même est le naturalisme, et loin qu’on songe à lui faire son procès, il faut lui savoir gré d’avoir ramené notre littérature dans les voies de sa tradition. Cette tendance n’est pas épuisée, et en dépit d’un malaise passager, il est probable qu’elle continuera à développer son action dans l’avenir et à diriger la littérature vers une imitation plus docile de la réalité. Mais ce qui caractérise l’école de 1875, c’est son étroitesse. Elle n’a pas eu un poète, quoique Maupassant ait écrit Des vers, M. Daudet les Amoureuses et que M. Zola lui-même ait aligné des rimes ; c’est en dehors d’elle ou contre elle que s’est développée la poésie, héroïque avec M. de Heredia, rêveuse ou philosophique avec M. Sully Prudhomme, sentimentale avec M. Coppée, maladive et mystique avec Verlaine. Elle n’a pas eu un écrivain de théâtre ; et si curieuse d’ailleurs qu’ait pu être l’entreprise du Théâtre-Libre, il n’en est sorti ni une œuvre viable ni une acquisition certaine pour l’art dramatique. Elle n’a pas eu un critique ; les manifestes de M. Zola, les panégyriques et les éreintemens qu’il a consacrés à ses confrères sont la parodie de la critique ; Taine, responsable malgré lui d’un mouvement issu en partie de l’Essai sur Balzac, de l’Histoire de la littérature anglaise, et du livre de l’Intelligence désavouait hautement sa paternité ; et les critiques contemporains pouvaient bien reconnaître les qualités personnelles de quelques-uns des écrivains du groupe, l’acuité de vision des Goncourt, la force de M. Zola, la grâce de M. Daudet, la concision de Maupassant ; mais ils dénonçaient l’esthétique de l’école, les uns avec plus d’âpreté, les autres avec plus de malice souriante, ou plutôt ils se refusaient à admettre que l’école eût une esthétique. Mis en suspicion par tous les lettrés, tenus à l’écart par tous les hommes d’étude et de pensée, les littérateurs de 1875 ont formé moins qu’une école, un groupe, confiné dans le roman, et prisonnier, dans le roman lui-même, d’une formule exclusive et restreinte.il faut que ce rétrécissement de la littérature tienne à quelque cause. Il faut qu’il procède de quelque vice caché. Il faut que ce vice soit enfermé dans le principe lui-même dont on se recommande.

Ce principe consiste dans le culte et dans la superstition de la modernité. Tandis que Flaubert déclare qu’ « il n’y a rien à faire du moderne » et que le moderne lui répugne, ou, comme il dit plus énergiquement, « lui pue au nez », tout au contraire les Goncourt s’écrient :