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une allégorie singulière. Les Sciences et les Arts, représentés par des figures ornées d’attributs, font hommage de leurs progrès à la Religion. Et parmi ces figures, en bonne place, est la Photographie tenant son horrible machine, appelée objectif. On reste un peu surpris, non seulement qu’un Torti ait succédé pour décorer les plafonds du Vatican à un Raphaël et à un Michel-Ange, mais que la déesse allégorique du collodion ou du gélatino-bromure se carre à la même place où l’on a vu, dans la Sixtine, les Sibylles et les Prophètes. Puis on se souvient des vers de Léon XIII, adressés à la princesse Isabelle de Bavière, sur l’Ars photographica :


Imaginem
Naturae Apelles æmulus
Non pulchriorem pingeret ;


et l’on se demande si ce qui paraît une hyperbole aujourd’hui ne sera pas une vérité demain. Ce que nous avons vu, dans les expositions, n’est peut-être pas encore suffisant pour le prédire, mais c’est plus qu’il ne faut pour l’espérer.


ROBERT DE LA SIZERANNE.