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LA MONARCHIE AUSTRO-HONGROISE
ET
L’ÉQUILIBRE EUROPÉEN

II[1]
LES PARTIS ET LES HOMMES

Des trois Chambres où, avec les destinées plus ou moins prochaines, plus ou moins lointaines, de la Monarchie austro-hongroise, va se jouer un peu de l’avenir de l’Europe, l’une, la Chambre des députés du Reichsrath autrichien, n’a pu siéger de tout l’été, et, siégeant, n’aboutit à rien, laisse en souffrance le Compromis et l’État dualiste en suspens ; l’autre, la Chambre des députés hongroise, n’a presque pas pris de vacances : effets contraires de la même cause : une obstruction irréductible, à Budapest passive, à Vienne frénétique. La troisième, cependant, la Diète de Bohême, ne fait point parler d’elle ; ses bureaux travaillent à force ; et bien que ce soient les affaires de Bohême qui, à Vienne, empêchent le Parlement impérial de fonctionner, à Prague, la vie de la province n’en est ni interrompue, ni, en apparence, troublée.

Mais cette extrême fécondité et cette entière stérilité, tout ce travail et toute cette agitation sont des symptômes du même mal,

  1. Voyez la Revue du 15 octobre.