réalise de grands bénéfices à la Plata ; sur un autre continent, en Afrique, la Deutsche Bank est intéressée dans la maison Goerz, qui occupe à Johannesburg une situation sérieuse et prend part à un certain nombre d’entreprises minières.
La dernière année dont il ait été rendu compte aux actionnaires, 1896, a été particulièrement favorable à l’Allemagne. Une abondante moisson s’est vendue à des prix en hausse. L’industrie a été pourvue de commandes pour l’intérieur et pour l’exportation. La bourse, toutefois, a été moins active, notamment dans le second semestre. Les effets de la législation nouvelle, prévus par le conseil dans son rapport de l’année précédente, se font sentir ; le volume des transactions diminue. La recherche des affaires purement commerciales par les succursales de la Banque assure cependant à celle-ci des compensations et fait progresser le chiffre de ses commissions. Lee réserves s’élèvent à 40 millions de marks. Le nombre des employés de la Banque est de 1 340. Le mouvement total des affaires, représentant l’addition d’un des côtés du grand livre, a été en 1890 de 36 milliards de marks, partagés entre le siège central et les succursales. Les dépôts atteignent 92 millions de marks, les comptes courans créditeurs 194 et les acceptations 117 millions. Le portefeuille effets est de 157, le portefeuille titres de 35 millions. Les avances et reports montent à 09, les comptes courans débiteurs à 182 millions[1].
La Banque a dans Berlin, en dehors de son siège principal, 12 caisses de dépôts, où plus de 20 000 cliens ont des comptes. Elle en a ouvert une à Dresde. Sa situation forte et liquide est comparable à celles des meilleurs établissemens de son genre en France ou en Angleterre. Elle se distingue de celle des banques de Londres en ce qu’elle étend son activité plus directement au dehors, ne se contente pas d’être une société de dépôts, de recette et de paiement, mais est en même temps une institution financière, occupée sans cesse à créer des affaires nouvelles et à
- ↑ Pour permettre à nos lecteurs une comparaison intéressante, nous rappellerons ici les chiffres d’un des derniers bilans de notre plus grande banque de dépôt en dehors de la Banque de France ; nous voulons dire le Crédit Lyonnais, dont le capital s’élève à 200 millions et les réserves à 40 millions de francs. Au 31 juillet 1897, ses dépôts atteignaient 440 ; ses comptes courans créditeurs 483 ; ses acceptations 120 ; son portefeuille effets 635 millions ; son portefeuille titres n’était que de 11 millions de francs. La physionomie de ce bilan est toute différente de celle des bilans de la plupart des banques allemandes, chez qui le portefeuille de titres et les participations financières atteignent des totaux bien autrement élevés, tandis que les dépôts y sont bien moindres.