(18 millions 3/4 de francs, dont 40 pour 100 versés), elle était destinée, dans l’esprit de ses fondateurs, à s’occuper des pays transatlantiques.
En 1881, deux augmentations successives avaient déjà porté son capital à 60 millions de marks. En dépit de la crise de 1882, qui sévit particulièrement sur le marché de Paris, et du mauvais état des affaires américaines, les résultats de l’année ne furent pas mauvais, grâce surtout à l’extension régulière de la clientèle de l’établissement. Mais en revanche, la loi d’impôt sur la bourse, puis, en 1884, la nouvelle loi du timbre et des sociétés par actions, pesèrent sur le développement de l’activité financière : l’extension des affaires commerciales à Berlin apporta quelque dédommagement à cet état de choses, v et permit aux relations avec les pays d’outre-merde reprendre leur essor. De nouveaux débouchés s’ouvrirent ; les banques profitèrent de ce retour de prospérité pour écouler beaucoup de titres qu’elles avaient en portefeuille. Cette tendance ne cesse de s’accentuer jusqu’en 1886 ; la direction de la Deutsche Bank s’en prévaut pour créer sa succursale de Francfort en absorbant le Frankfurter Bankverein et pour fonder la Banque d’outre-mer allemande (Deutsche Uebersee-Bank) au capital de 10 millions de marks, avec succursale à Buenos-Ayres, à l’effet de stimuler le commerce de la métropole avec l’Amérique du Sud. En 1888, elle porte son capital à 75 millions.
L’année 1893 fut marquée par la chute des banques australiennes, par la tourmente américaine qui aboutit au rappel des lois sur l’argent, par la suspension partielle de paiemens de certains Etals européens : l’ensemble de ces événemens appauvrit les marchés allemands et diminua la force de consommation de la nation. La lutte économique entre l’Allemagne et la Russie était au point le plus aigu, en même temps que la bourse se voyait menacée par les nouveaux projets législatifs qui la visaient. La Deutsche Bank se borna à ouvrir une succursale à Munich. L’effet de la faillite du chemin de fer Northern Pacific aux États-Unis, dans lequel elle avait des intérêts importans, fut compensé par l’affluence sur le marché de nombreux capitaux et des rentrées dues à une bonne récolte. Quant à 1895, le conseil, dans son rapport, range cet exercice parmi les meilleurs de la société et le résume ainsi : « Une activité intense du commerce et de l’industrie, une augmentation de la consommation des denrées alimentaires et des objets de luxe, un accroissement de la fabrication