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Levant, de l’Afrique orientale, de Hambourg-Calcutta, de Hambourg-Pacifique, de Hambourg-Sud-Amérique, du Lloyd de l’Allemagne du Nord. Hambourg est aussi la grande bourse des sucres et des cafés pour l’Allemagne.

Les autres bourses allemandes n’ont qu’une importance secondaire pour les valeurs mobilières, si on les compare aux trois que nous venons de nommer. Nous citerons des centres commerciaux tels que Magdebourg pour les sucres, Brème et Hambourg pour le pétrole, le coton, le tabac, le café, l’alcool ; Leipzig pour la laine, les tissus, les fourrures ; Francfort pour les cuirs ; Königsberg, Dantzig, Stettin pour les céréales et les alcools ; Mannheim pour les céréales ; Dusseldorf pour les charbons, cokes, minerais, fers ; Gleiwitz et Grimmen pour les céréales ; Halle pour les céréales, les graines oléagineuses, les légumes ; Memel pour les céréales ; Posen pour les alcools ; Dresde, Stuttgart pour les produits agricoles, Lubeck pour le bois. Il se fait des opérations à terme : à Magdebourg sur le sucre, à Leipzig sur la laine peignée, à Hambourg sur le sucre, le café, l’alcool, le pétrole, le coton. Mais les marchés de céréales sont en pleine crise depuis la nouvelle législation qui interdit les opérations à terme sur les grains : la plupart des bourses qui s’en occupaient sont fermées ; la cote des blés et des seigles n’existe plus.


II

La législation qui régit les marchés financiers allemands comprend deux ordres de prescriptions bien distinctes. Les unes s’appliquent aux droits de timbre, qui frappent les titres eux-mêmes et les négociations auxquelles ils donnent lieu : elles sont analogues à celles qui existent ailleurs, par exemple en France, en Angleterre, et n’en différent que par le chiffre de l’impôt et la manière dont il est perçu. Postérieurement à l’établissement de ces taxes, qui est lui-même de date assez récente, le parti agraire, de plus en plus influent au Parlement, a réussi à faire voter la loi du 22 juin 1896, loi organique pour ou plutôt contre les bourses, à laquelle nous devrons consacrer une attention spéciale ; car non seulement elle a modifié les conditions des marchés allemands, mais elle sert couramment d’argument aux agrariens de tous pays, qui voudraient infliger à d’autres peuples une législation analogue. Or, si l’Allemagne, en plein développement commercial