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LES MARCHÉS FINANCIERS
DE L’ALLEMAGNE

Le développement économique de l’Allemagne depuis un quart de siècle est ininterrompu : sa population, qui a passé de 40 à 52 millions d’habitans, nous donne l’exemple d’une activité féconde, dont le commerce et l’industrie germaniques attestent les résultats. Les marchés financiers, celui de Berlin en particulier, ont également ressenti les effets vivifians de l’ardeur générale qui semble animer la nation tout entière, à l’exemple de son jeune empereur ; nous serions mal venus à parler de lenteur tudesque en présence des progrès surprenans de certaines industries, telles que celles des produits chimiques, des applications de l’électricité, qui ont atteint de l’autre côté des Vosges, puisque telle est, hélas ! aujourd’hui notre frontière, un degré de perfection supérieur à celui de la plupart des autres pays. La bourse de Berlin tend à devenir un centre de grandes transactions internationales ; elle y tendait surtout il y a quelques années : mais la marche en avant, qui se dessinait de la façon la plus nette et qui a pu faire redouter un instant à Londres et à Paris de voir la capitale allemande leur disputer l’hégémonie financière, est arrêtée aujourd’hui par une législation nouvelle, dont nous exposerons tout à l’heure les conséquences. Jusqu’à la loi de bourse du 22 juin 1890, (Bœrsengesetz) qu’avait précédée l’établissement du droit de timbre (Reichsstempel) et de l’impôt sur les transactions (Umsatzsteuer), le marché de Berlin suivait une progression comparable à celle des autres organes de la vie économique allemande.

La banque et la bourse avaient déjà joué un rôle important