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Meicklejohn, à Saint-Andrew, ont conquis une réputation méritée ; le premier par son livre sur l’Origine des Universités au moyen âge, ses contributions aux revues d’éducation et son Historical survey of pre-christian education (Londres, 1895) ; le deuxième par sa vie d’André Bell et la biographie du professeur Hodgson.

Ne semblerait-il pas que cette série d’humanistes, de philosophes et de pédagogues, tous éminens, et plusieurs même illustres, ait épuisé la sève d’un petit pays, grand comme trois départemens français ? Or, il n’en est rien, et il est encore trois disciplines sur lesquelles les maîtres de ces universités ont jeté un lustre éclatant : le droit, la médecine et les sciences naturelles.

Le droit est enseigné avec succès à Édimbourg, qui de tout temps avait été renommé par ses jurisconsultes. Tout le monde sait la place considérable qu’ils tiennent dans les romans de Walter Scott. De notre temps, les professeurs Lorimer et Muirhead se sont fait connaître par deux ouvrages de valeur, le premier sur les Institutes et le second sur le Droit civil des Romains. Les vieilles coutumes d’Écosse ont aussi fait l’objet de travaux approfondis de M. Rankine.

On mentionne déjà au XVIIe siècle des médecins écossais qui ont exercé avec succès la médecine en France ; tel ce Marc Duncan, principal du collège de Saumur sous Louis XIV qui, seul à peu près parmi ses confrères, reconnut le vrai mal dont souffraient les Ursulines de Loudun et qui eut le courage — il en fallait en ce temps-là — de publier un mémoire, dans lequel il s’inscrivait en faux contre la possession démoniaque. Les médecins actuels ne sont pas dégénérés de leurs devanciers, et, dans l’art de guérir, Édimbourg et Glasgow se partagent les palmes de la célébrité. La première peut citer son doyen, M. Th. Fraser, qui s’est acquis une grande réputation par ses recherches sur les poisons ; M. Rutherford ; et sir William Turner, qui professe l’anatomie depuis trente ans, et a contribué pour sa large part au Journal d’anatomie et de physiologie d’Édimbourg comme pour ses recherches physiologiques. La seconde possède comme professeur MM. Mac Kendrik, l’éminent physiologiste ; Gairdner, dont les avis font autorité en matière d’épidémies et d’hygiène publique ; M. Ferguson, historien de la chimie ; et surtout Mac Kwen, le chirurgien qui s’est rendu célèbre par ses opérations dans le cas de lésions du cerveau ou de la moelle épinière, qui a inventé une méthode très