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LES UNIVERSITÉS D’ÉCOSSE.

le public et d’encourager l’union sociale et académique entre les étudians. Les règlemens doivent en être approuvés par la cour de l’Université ; de son côté il a le droit d’adresser des pétitions au sénat ou à la cour de l’Université et le chancelier peut le consulter pour le choix de son assesseur à la cour. Dans les grandes Universités, comme à Glasgow et à Edimbourg, il forme des sous-comités pour la publication d’une revue pour les sociétés de chant, pour les relations avec les autres Universités.

En effet, quoique les quatre Universités d’Écosse soient indépendantes et rivales, il y a pourtant entre elles quelques liens. Elles sont associées deux à deux pour élire deux membres du Parlement : Edimbourg vote avec Saint-André, et Glasgow avec Aberdeen. De plus, leurs chanceliers et leurs recteurs font partie de droit du « comité du conseil privé de la reine pour les Universités d’Écosse ». Ce conseil, qui renferme, en outre, le président du conseil privé, le secrétaire pour l’Écosse et le « Lord justice général » est une sorte de conseil supérieur de l’Instruction publique. C’est lui qui examine le rapport annuel, présenté par le principal et le chancelier, sur les travaux de chaque Université, et aucun changement important ne peut être opéré sans son approbation. Il y a d’ailleurs un bureau d’examen commun aux quatre Universités, composé de seize membres, quatre élus par chacune, qui se transporte tous les ans à tour de rôle dans l’une des villes et qui surveille la manière dont fonctionne l’examen d’admission. Ces relations, ainsi que les règlemens imposés à toutes les Universités d’Écosse par les lois de 1858 et de 1889, ont produit peu à peu une certaine uniformité, qui est loin d’avoir effacé leur respective originalité.

Leurs rapports avec l’État se bornent donc aux droits et devoirs suivans : les Universités ont droit à une subvention annuelle de £ 72 000[1] et élisent deux députés qui représentent leurs intérêts au Parlement. La couronne, de son côté, s’est réservé le droit de nommer à un grand nombre de chaires et de contrôler la marche générale des Universités, au moyen du « comité du conseil privé de la reine. »

C’est par là surtout que s’exerce l’influence du gouvernement ; il remplace le pouvoir que la papauté possédait au moyen âge et

  1. Sur cette somme, Saint-André reçoit £ 10 800 = 270 000 francs, Aberdeen, £ 14 400 = 360 000 francs ; Édimbourg, £ 25 920 = 648 000 francs et Glasgow £ 20 880 = 522 000 francs.