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mais ils se heurtèrent à deux obstacles : l’apathie de la couronne et l’opposition des chanceliers des trois Universités qui voyaient d’un œil jaloux la naissance d’une rivale. Enfin, après l’abolition de l’épiscopat en Écosse, les initiateurs de l’entreprise, Jean Lawson, doyen des ministres d’Edimbourg, et quelques aldermen eurent le champ libre et obtinrent du roi Jacques VI la charte de fondation (14 avril 1582). Ils se mirent aussitôt à l’œuvre et installèrent le collège dans les bâtimens de l’ancien couvent de Kirk-on-field. Dès que l’aménagement fut terminé, ils engagèrent R. Rollok comme principal du collège et régent de la classe de philosophie. Ce premier maître était un élève de Saint-André, oïl il avait eu pour condisciple et ami André Melvil, le continuateur de l’œuvre réformatrice de Knox en Écosse. Lawson et Rollock, dans l’organisation du nouveau collège d’Édimbourg, prirent pour modèle, non pas l’Université de Paris, comme avaient fait les fondateurs de Saint-André ou de Glasgow, mais l’académie de Genève, qui, elle aussi, avait été créée pour les besoins de l’Église réformée et avait eu pour fondateur Calvin et pour patron le conseil des bourgeois de Genève. D’ailleurs, pour mieux marquer la différence, le nouveau collège reçut le nom d’académie de Jacques VI et non pas d’Université.

C’est ainsi que, par l’origine, ces deux groupes d’Universités diffèrent. Une idée commune pourtant les relie par-dessus la différence des temps et des tendances : c’est l’estime de la science et le désir d’élever le niveau intellectuel des ministres du culte. En outre, le législateur, par les lois de 1858 et de 1889, qui ont statué sur les Universités d’Écosse, s’est efforcé de leur donner une organisation semblable et de leur assigner un but commun.


II

De leur ancienne organisation, les Universités écossaises ont conservé un caractère essentiel, leur autonomie. Ce que nous essayons péniblement de recréer dans nos Universités, sans grand succès jusqu’à présent, l’Écosse l’a heureusement maintenu à travers ses vicissitudes politiques et religieuses. Ses Universités vivent en grande partie de leurs propres ressources et n’ont avec l’État que des liens assez lâches ; quanta leur dépendance vis-à-vis de l’Église, il y a longtemps qu’elles en ont secoué le joug, sauf en ce qui concerne les Facultés de théologie. Deux seulement,