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L’EUROPE ET LE DIRECTOIRE

I
LE CONGRÈS DE RASTADT ET LA CESSION DE LA RIVE GAUCHE DU RHIN

I[1]

Le Comité de Salut public de l’an III et le Directoire, qui en était le continuateur, avaient assigné pour terme à la guerre la conquête des limites de la Gaule, les « limites naturelles » comme on les nommait alors. Ces limites, sauf la place de Mayence, étaient conquises depuis 1795 ; mais il s’agissait de se les faire céder par l’Allemagne, de les faire reconnaître par l’Europe, enfin de transformer en possession pacifique, de droit, l’occupation militaire, de fait. C’était l’objet de la guerre qui s’était prolongée deux ans après la conquête et avait été suspendue, en octobre 1797, à Campo-Formio. Par ce traité, l’Autriche, avait cédé, ou plutôt échangé, les Pays-Bas, et promis secrètement de prêter, moyennant salaire, ses bons offices à la cession de la plus

  1. Archives nationales. Archives des Affaires étrangères : Correspondances de Rastadt, Vienne, Berlin ; — Précis du Congrès. — Corr. de Napoléon. — Je signalerai, à part, l’excellent ouvrage de H. Hüffer : Der Rustatter Congress, Bonn, 1878. Écrits de Sybel, Ranke ; de MM. Oncken, Fournier, Franchetti, Frédéric Masson, Legrand, Ludovic Sciout ; études de M. Raymond Kœchlin. — Documens publiés par MM. Pallain, de Vivenot, Bailleu ; Mémoires de Thiébault, La Hure, La Revellière, Barras, Thibeaudeau, Miot, etc.