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LA COUR D'ASSISES DE LA SEINE

VI.[1]
PROJET DE RÉFORMES

II
L’AUDIENCE FUTURE. LES ASSISES CORRECTIONNELLES. L’ÉCHEVINAGE. CONCLUSION.


I

Avant tout, à l’audience future, le plus grand calme régnera. Le président, dans sa haute situation d’arbitre, visiblement dégagé de tout lien avec l’accusation, aura l’autorité morale nécessaire pour contenir les passions des acteurs et des spectateurs du drame judiciaire.

Récemment encore des cris : « A bas le jury ! A mort le jury ! » troublaient la cour d’assises de la Seine. Pour réprimer de tels scandales, le président est suffisamment armé par la loi actuelle ; mais les armes dont il dispose sont souvent aujourd’hui impuissantes dans ses mains. On peut l’accuser (fût-ce injustement) d’en user pour entraver la défense ; cela suffit pour qu’il ne puisse sévir, ou pour que ses sévérités excitent de violens orages.

Il n’en sera plus ainsi désormais. Tout ce qui garantit la

  1. Voir la Revue des 1er novembre 1895, 1er janvier, 15 mars et 15 juillet 1896 et 15 juin 1897.