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dans le programme des peintures de sa galerie parce qu’il lui rappelait tous les enivremens d’un pouvoir qu’elle avait ardemment convoité, n’avait précédé que d’un jour seulement l’assassinat de son mari. Sa douleur avait été à peine décente et, sans ajouter foi aux terribles accusations qui furent à ce moment portées contre elle, il ne fallait pas, en réalité, s’attendre à la voir beaucoup pleurer celui qui lui avait imposé de si nombreuses humiliations. Avec la régence, qui marquait le point culminant de sa prospérité, des difficultés de toute sorte allaient surgir, comme pour justifier les paroles prophétiques attribuées par Richelieu à Henri IV: « La fin de ma vie, aurait dit le prince, sera le commencement de vos peines... D’une chose, en tout cas, puis-je vous assurer, c’est qu’étant de l’humeur dont je vous connais et prévoyant celle dont votre fils sera, vous entière, pour ne pas dire têtue, et lui opiniâtre, vous aurez sûrement maille à partir ensemble. » La suite ne l’avait que trop prouvé. Mais jusque-là du moins, à la distance où l’on était de ces événemens, il n’y avait aucun danger à n’en présenter que les beaux côtés, fût-ce au prix de quelque mensonge. La chose devenait plus difficile avec des faits plus récens. Après tant de paix boiteuses ou de raccommodemens peu sincères entre la mère et le fils, la dernière réconciliation serait-elle plus durable? De part et d’autre, chacun gardait ses ressentimens comme ses espérances, et il était assez évident qu’avec une situation aussi tendue, tout ce qui, dans le choix des épisodes et dans la façon de les traiter, tendrait à la glorification de la conduite de la reine, pourrait du même coup prendre un air de blâme vis-à-vis du jeune roi.

On était arrivé cependant à s’accorder sur quinze des sujets à représenter : la Naissance de la Reine, l’Education, la Présentation du portrait, la Réception de l’Anneau, l’Arrivée à Marseille, l’Arrivée à Lyon, la Naissance du Dauphin, le Couronnement, la Mort du Roi et la Régence, la Prise de Juliers, la Paix de la Régence, le Conseil des Dieux, le Mariage de Louis XIII, le Mariage de la Reine d’Espagne et enfin la Remise du gouvernement entre les mains du roi. Quatre autres sujets qui devaient être compris entre ce dernier tableau et le précédent avaient été réservés pour être déterminés plus tard.

Les débats auxquels donna lieu ce programme auraient suffi pour montrer à Rubens à quel point sa tâche était délicate. Aussi, avec son esprit net et pratique, avait-il tenu à se préserver du