du service de santé. Mais chacun d’eux relève étroitement de l’autorité du préfet, qui se manifeste à tout moment et dans tous les actes de l’arsenal. Il convient d’ajouter, cependant, que cette autorité du préfet maritime ne s’étend pas sur les groupes de bâtimens organisés en escadres ou divisions navales : si l’un de ces groupes vient à séjourner dans un port, il reste sous l’autorité de son commandant en chef, qui s’adresse au préfet maritime pour tout ce dont il a besoin. On voit donc qu’un des caractères essentiels de cette organisation est la séparation du commandement de nos arsenaux et de celui des divers groupes de la flotte armée, les chefs des uns et des autres relevant directement et séparément du ministre.
Or, parmi les réformateurs dont nous avons à discuter les idées, certains ne visent pas à moins qu’à remplacer cet ordre de choses par une institution dont la suppression des préfectures maritimes serait la base. Leur programme peut se résumer en ces termes : certains ports, soit, d’une manière générale, ceux que ne fréquentent pas nos escadres, c’est-à-dire Rochefort et Lorient, cesseraient d’être des arsenaux militaires pour devenir des simples usines de l’État ; les trois autres continueraient à assurer les mêmes services qu’aujourd’hui, mais sans préfet maritime à leur tête, et avec un simple officier supérieur ou général qui serait le subordonné, délégué à terre, du commandant en chef de l’escadre principale constituée dans la région. Il y aurait ainsi deux amiraux commandant en chef les forces navales et établissemens sur terre et sur mer, l’un pour l’Océan et la Manche, l’autre pour la Méditerranée. Les considérations déterminantes de leur proposition seraient les suivantes : les arsenaux maritimes actuels, avec leurs services multiples et considérables, absorbent une part importante, prépondérante même, des sommes que la marine militaire demande au budget ; la flotte armée, au contraire, n’emploie qu’une fraction relativement peu considérable, le quart environ, de ces crédits. Or est-il admissible que l’entretien de la flotte de guerre, laquelle représente l’effet utile, la raison d’être de toute l’organisation maritime, soit ainsi dépassé par celui des services préparateurs ? En vue de ramener à des proportions plus modestes ces services qui ont pris une extension anormale, ne convient-il pas, d’abord, de procéder à ce qu’on appelle la spécialisation des arsenaux, en réduisant quelques-uns d’entre eux à l’état de simples usines de construction