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LES ARSENAUX DE LA MARINE




RÉFORMES DANS LEUR ORGANISATION ADMINISTRATIVE




Parmi les institutions dont l’organisation incombe aux pouvoirs publics, il n’en est pas qui aient donné lieu, au cours des dernières années, à plus de controverses que notre marine militaire. Par les charges de son entretien, elle occupe une place toujours croissante dans nos budgets déjà si lourds et appelle spécialement la sollicitude de notre Parlement. De même, on a pu lire, depuis quelques années, de nombreux articles de presse, dénonçant, souvent avec véhémence, les vices de notre organisation maritime, prenant plus rarement, toutefois, le soin d’en indiquer les remèdes. Puis, lorsque les fluctuations de la politique amènent au pouvoir un de ces ministères s’attribuant, avec la représentation des idées avancées, la tâche d’appliquer les réformes sollicitées par l’opinion, cette agitation autour des questions navales prend un caractère plus aigu : ceux qui ont la charge de les résoudre s’y appliquent alors avec hâte, décrétant des modifications de principe sans, la plupart du temps, en assurer l’application par les mesures de détail dont la détermination simultanée eût été cependant nécessaire. Il en résulte, dans les milieux maritimes, un trouble plus ou moins profond, dont les services se ressentent longtemps après la disparition de ceux qui en ont été la cause, et sans que l’on puisse, en compensation de ce mal, se prévaloir de l’acquisition de réformes sérieusement élaborées et, par suite, profitables. Cet état de choses ne laisse pas