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avaient dû donner des commandes aux chantiers anglais. La compagnie Hamburg-America faisait construire trois paquebots par la compagnie Palmers, à Yarrow; la compagnie Kosmos deux steamers par MM. Connell et Cie à Glasgow; la compagnie Hamburg-Australia un transport de 6 500 tonnes par cette même maison de Glasgow. On construisait encore en Angleterre plusieurs navires pour la maison Rickmers et pour la compagnie Hansa, de Brème.

Si l’on en croit une statistique allemande d’octobre 1895, il se trouvait en cours de construction à cette date : 314 navires à vapeur en Angleterre, 33 en Allemagne, 19 aux États-Unis, 2 en France; 42 navires à voiles en Angleterre, 15 en France, 1 en Allemagne.

Le joyau du commerce maritime de l’Allemagne est le port de Hambourg, situé sur la rive septentrionale de l’Elbe, à 125 kilomètres de l’embouchure, navigable en amont sur plus de 1 200 kilomètres, relié à de nombreux affluens et canaux, et dont les bassins reçoivent les bâtimens calant moins de 7m, 20. En aval, à Cuxhaven (enclave hambourgeoise), en face du débouché du canal maritime de la Baltique, est installé le service d’expédition des grands paquebots de la ligne Hambourg-Amérique.

Hambourg a vu sa population s’élever, en trente-cinq ans, de 200 000 habitans à 650 000 (non compris les 150 000 de la ville toute voisine, et formant faubourg, d’Altona). Son commerce représente plus des deux cinquièmes du commerce maritime de l’Allemagne, et environ les trois huitièmes du commerce total de l’empire. En trente ans le tonnage introduit par mer a passé de 1 200 000 tonnes à 6 200 000 tonnes, et les marchandises amenées par voie fluviale de 330 000 à 2 400 000 tonnes.

Il est entré à Hambourg en 1895 pour 2 852 millions de marks de marchandises, et il en est sorti pour 2 466 millions; ensemble 5 318 millions de marks, ou 6 650 millions de francs, soit un milliard de plus que pour le port de Londres[1].

Le mouvement de la navigation s’est chiffré, en 1895, par 9 443 navires, jaugeant 6 254 000 tonnes à l’arrivée et autant à la

  1. Les importations à Londres représentent 31,80 p. 100 de la valeur totale des importations dans le Royaume-Uni et la douane de Londres fournit 45 p 100 des recettes totales effectuées par cette administration dans toute la Grande-Bretagne. Liverpool (35 p. 100 du total des sorties) reste le premier port d’exportation de l’Angleterre.