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lignes improductives et reporta son effort principal sur les lignes à rendement. La Compagnie ne paraît pas avoir eu à regretter ce régime de liberté.

Le succès obtenu sur ce point l’a même engagée à innover ailleurs. Elle s’est résolue à améliorer ses services avec les Antilles et vient d’établir, sans subvention, deux lignes nouvelles reliant Fort-de-France et les Antilles à New-York, via Porto-Rico et Saint-Domingue. Jusqu’à présent, de treize compagnies étrangères reliant l’Amérique centrale et les Antilles à New-York, aucune ne touchait directement les Antilles françaises. La Compagnie Transatlantique rend donc un grand service à nos colonies et fera peut-être elle-même une bonne affaire en transportant directement les sucres de la Martinique et de la Guadeloupe, repoussés du vieux monde par la production betteravière monstrueuse de l’Allemagne et par le système des primes gouvernementales à la sortie, sur le grand marché sucrier de l’Amérique du Nord.


Les chantiers de construction du Royaume-Uni avaient lancé, dans l’année 1895, un total de 866 navires, d’un tonnage de 1 144 442 tonneaux, soit 705 bâtimens à vapeur et 161 à voiles. C’était une légère augmentation sur l’année 1894, pendant laquelle cette grande industrie s’était déjà relevée vivement de la crise subie en 1893.

Les chiffres que nous venons de citer comprennent, avec les vapeurs et voiliers de commerce, les navires de guerre construits pour compte, soit du gouvernement britannique, soit des gouvernemens étrangers.

Les ports de la côte nord-est de l’Angleterre, Newcastle, Sunderland, Hartlepool, Middlesborough, sur la Tyne, la Wear, et la Tees, comptent pour plus de moitié dans le tonnage construit. 10 bâtimens de guerre dont 8 contre-torpilleurs sont ainsi sortis en 1895 des chantiers de la Tyne.

Les autres grands centres de construction sont, sur la côte occidentale de l’Angleterre, les chantiers de la Clyde (Greenock, Glasgow) et, en Irlande, Belfast sur la Lagan.

Parmi les entreprises particulières, celle qui a tenu le premier rang en 1895 pour l’importance du rendement de la construction en tonneaux est la maison William Gray à Hartlepool, qui a mis à l’eau 23 navires, 63 000 tonneaux. Au second rang se sont