prince, se laisse prendre les mains. Et le duc de Xaintrailles entre tout juste à ce moment.
Xaintrailles reste correct ; il salue l’archiduc, et le rideau tombe. Toutefois, notre diplomate a beau ne pas aimer encore sa femme, il n’est pas content. Il s’adresse, pour obtenir son déplacement, à l’un de ses collègues, fils d’ancien ministre, et qui représente la noblesse républicaine, celle qui remonte à la Terreur comme l’autre remonte aux Croisades. Et pendant ce temps-là, Yvonne, indignée de la « correction » de son mari en un cas si brûlant, accepte un rendez-vous avec l’archiduc dans un pavillon de chasse.
Je n’ai aucune notion des cours. Mais j’aimerais qu’on m’affirmât que le proxénétisme ne s’y pratique pas tout à fait avec la franchise, la bonhomie de tenanciers, la simplicité paradisiaque que la vieille comtesse d’Eschenbach et le vieux général, aide de camp de l’archiduc, apportent à cette fonction. Sauf erreur, cet endroit sent un peu l’hyperbole de l’opérette. Je voudrais bien aussi savoir quelle est au juste la pensée d’Yvonne en venant au pavillon, et qu’on me dît plus nettement que ce qu’elle en fait, c’est pour provoquer un scandale qui obligera son mari à demander son changement ; et qu’on me persuadât, en outre, qu’il dépend uniquement d’elle de s’arrêter au point qu’elle voudra. Cela manque un peu de clarté, peut-être.
Et la scène du second acte recommence, plus montée de ton. Yvonne se dérobe. L’archiduc devient brutal : « Alors pourquoi êtes-vous venue ici ? » Et là-dessus elle fond en larmes ; et là-dessus il s’attendrit. Mais cette fois (ce qu’Yvonne n’avait pas prévu), il ne lâche pas son idée, et la petite femme se sent réellement en danger…
Or, dans un coin de la chambre du rendez-vous, brûle une veilleuse, devant un portrait d’ancêtre assassiné jadis en ce lieu. Par une inspiration subite, Yvonne fait le geste d’allumer sa cigarette à cette veilleuse. Et le gros bébé d’archiduc, qui est tout de même un animal religieux, de s’écrier dans un accès de colère furieuse : « Allez-vous-en, sacrilège ! Française sans religion ! Allez-vous-en ! » Yvonne est sauvée ; et le mouvement de l’archiduc paraît vrai ; mais peut-être le geste « bien parisien » d’Yvonne, petite femme futée, mais provinciale, sentimentale et pieuse, avait-il besoin, pour le moins, d’être préparé par quelque autre gaminerie de cette petite sournoise.
Le dénouement se fait, en cinq minutes, dans une scène de comédie de salon. Xaintrailles a réussi à se faire envoyer à Londres ; et, avant de gagner son nouveau poste, il est venu passer quelques jours chez ses beaux-parens. Il ignore l’escapade de sa femme : elle la lui