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émission, bien que la plus ancienne à Paris ne remonte qu’à 1881. Le capital nominal de ces emprunts dépasse 400 000 000 : on peut évaluer à un quart de cette somme la valeur actuelle des capitaux français placés en fonds grecs, pour lesquels il existe aussi un marché à Londres et à Berlin.

D’autres États secondaires du sud-est de l’Europe ont donné moins de mécomptes à notre épargne. La Roumanie s’est particulièrement distinguée par la correction de sa gestion financière. Elle a, il y a plusieurs années, établi chez elle l’étalon d’or et assuré ainsi la stabilité de son change, au plus grand bénéfice de ses rapports internationaux. Ses fonds 5 pour 100 et 4 pour 110 figurent à notre cote pour un capital nominal d’un demi-milliard environ : mais le marché principal en est à Berlin et il est peu probable que plus de cent millions d’argent français soient placés dans ce pays, avec lequel nous entretenons d’ailleurs un commerce assez actif : le règlement des exportations de céréales des pays du bas Danube s’effectue en partie entre les maisons de banque roumaines et les nôtres.

La Serbie eut pour premier banquier l’Autriche, qui voulait joindre la tutelle financière à la tutelle politique. Depuis une vingtaine d’années, nous nous sommes occupés de ses affaires, à commencer par ses chemins de fer et ses régies financières, telles que sels, tabacs. Le seul fonds serbe qui subsiste aujourd’hui à notre cote, où avaient figuré dans l’intervalle des obligations avec gage spécial, est le 4 pour 100 amortissable de 1895, dont il existe un capital nominal de cent millions. Notre intérêt dans ces fonds n’atteint pas la moitié de ce chiffre.

La Bulgarie n’a pas encore fait son apparition sur notre marché : ses rentes 6 pour 100 se négocient à Vienne et à Londres. Nos financiers se sont intéressés à ses emprunts, mais les placemens des rentiers n’atteignent pas un total qui vaille la peine de figurer dans notre relevé.

L’Allemagne ne nous arrêtera pas longtemps, malgré la solidité de son crédit, malgré son expansion industrielle, qui se traduit par l’accroissement énorme de son commerce et de sa marine. Peu de ses rentes sont aux mains de Français. Les principaux intérêts qu’ils aient de l’autre côté de la frontière consistent en un certain nombre d’actions de mines, westphaliennes et silésiennes, qui ont donné lieu autrefois à des échanges sur nos marchés, mais qui ont aujourd’hui disparu de la cote sans quitter