l’arrachage. On fait tomber les racines dans un grand bac rempli d’eau où se meut un arbre hérissé de fiches de bois disposées en hélice ; les betteraves entraînées par le mouvement de l’arbre se frottent les unes contre les autres, elles se débarrassent de la terre qu’elles avaient retenue jusqu’alors et sortent du laveur nettes et prêtes à passer au compteur de la régie. C’est sur les indications de cet appareil qu’est perçu l’impôt ; il faut donc qu’il enregistre automatiquement chacune des charges de 500 kilos qu’il reçoit successivement sans laisser aucune place aux complaisances intéressées des agens de l’administration ; les appareils aujourd’hui employés fonctionnent régulièrement et donnent exactement le poids des racines mises en œuvre.
Pendant longtemps on a réduit les racines en une pulpe impalpable qui était ensuite soumise à l’action de presses hydrauliques. Le jus extrait par leur puissant effort ne renfermait pas la totalité du sucre contenu dans les betteraves, et ce procédé est aujourd’hui abandonné. Les coupe-racines employés maintenant débitent les betteraves en minces rubans, en cossettes, qui sont immédiatement conduites aux cuves de diffusion.
Deux liquides, inégalement chargés d’une matière soluble, séparés par une paroi inerte, tendent à prendre la même composition ; la matière soluble de la dissolution concentrée se diffuse au travers de la paroi et se répand dans la dissolution étendue jusqu’à ce que l’équilibre soit établi. La méthode à employer pour épuiser les cossettes du sucre qu’elles renferment repose sur ces lois de la diffusion. On procède à un lavage méthodique : si d’une part des cossettes très appauvries par plusieurs lavages successifs reçoivent de l’eau pure, elles lui abandonneront les dernières traces de sucre qu’elles renferment encore, tandis que si on fait arriver des liquides, déjà chargés du sucre emprunté à des cossettes de plus en plus riches, sur des cossettes neuves, elles lui céderont encore une partie du sucre qu’elles renferment, puisque la dissolution dans leurs cellules est plus chargée que le liquide extérieur.
Le lavage des cossettes a lieu dans la batterie de diffusion, elle est formée de vases rangés à côté les uns des autres, pour que le passage des liquides de l’un à l’autre soit aisé ; entre les cuves qui reçoivent les chargemens de cossettes sont placés de petits cylindres réchauffeurs, renfermant un serpentin à circulation de vapeur, où les liquides, refroidis par le contact des