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ment qu’elle prête à l’astre considéré une force intérieure qui peut tout expliquer, et par conséquent n’explique rien.

L’attraction proportionnelle à la distance qui, suivant les académiciens de tous les pays, fait décrire une ellipse, donne lieu, dans la théorie téléologique de Wronski, à une orbite maginaire !

Wronski quitta l’Angleterre, dépouillé et ruiné, en dénonçant à la postérité la résistance perverse des savans privilégiés de l’Angleterre, plus ignorans encore et plus injustes que ceux de France. Il se plaignait surtout de Thomas Young, qui, trop ignorant pour comprendre ses méthodes, mais assez perspicace pour en deviner l’importance, les avait publiées sous son nom.

Wronski, cependant, inventait toujours, et déduisait de sa loi secrète, en même temps que des vérités philosophiques, politiques ou religieuses, dont dépendait le salut du genre humain, quelques découvertes industrielles qui pouvaient changer la face du monde. L’absence de preuves, celle de précision aussi, reste chez lui un parti pris; le point essentiel est toujours réservé.

Wronski a proposé la réforme des machines à vapeur, fondée expressément sur la découverte des vraies lois des forces et de la matière.

Citons-le textuellement :

« Pour parvenir à cette détermination, il faut reconnaître deux élémens primordiaux, l’un planétaire, que nous désignerons par N, et qui fixe dans chaque planète et ses satellites, quand elle en a, l’intensité primitive de la force mécanique dans la matière générale de cette planète ; et l’autre, hyléique, que nous désignerons par λ, et qui, en constituant la température absolue ou normale de toute matière spécifique, forme la base de la qualité chimique. »

On croit entendre Sganarelle. Nous prend-il pour des Gérontes ?

Wronski a découvert le mouvement perpétuel.

« La seule chose, dit-il, que nous devons faire connaître pour caractériser la machine nouvelle, c’est qu’elle offre, dans toute l’exactitude théorique de cette expression, une véritable généra- tion indéfinie de la force, et c’est pour cette raison que nous la nommons dynamogène. »

L’étude des machines à vapeur conduit à celle des moyens de locomotion. Les chemins de fer et les locomotives, à peine intro-