Page:Revue des Deux Mondes - 1897 - tome 139.djvu/606

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tifiques de la loi fondamentale de notre nouvelle Mécanique céleste, et pour pouvoir de cette expression scientifique déduire avec la même précision les expressions également scientifiques de toutes les lois qui régissent les différens systèmes du monde. »

C’est-à-dire qu’il reste tout à faire, car il n’a rien fait encore. En suivant cependant son exposition, on acquiert la preuve de son ignorance en mécanique. « Laplace, dit-il, dans sa Mécanique céleste, dit que la force centrifuge d’un corps qui se meut librement dans une courbe, est, dans un point quelconque de cette courbe, égale au carré de la vitesse divisé par le rayon de courbure. »

Ce n’est pas Laplace qui dit cela, ce sont tous les géomètres depuis Huyghens et Newton, et après eux tous les écoliers.

Wronski s’y refuse, et ajoute : « Comme s’il pouvait exister une force centrifuge sans une force centripète correspondante ! Et si l’on décomposait l’action qui s’exerce sur ce corps en deux composantes, dont l’une serait dans la direction du rayon du cercle osculateur, celle-ci ne serait pas nécessairement égale à la prétendue force centrifuge, parce que ce mouvement provient d’une impulsion primitive qui est étrangère ou hétérogène par rapport à l’action centrale, de laquelle résulte le mouvement dans la courbe. »

Tout écolier d’une université, quelle qu’elle soit, y compris celle de Cracovie, ou d’une école scientifique quelconque, qui reproduirait ces dernières lignes devant des examinateurs, si indulgens qu’ils fussent, se ferait renvoyer immédiatement, comme manquant de respect à ses juges. Pour donner un exemple et une preuve de la supériorité de ses méthodes, Wronski cherche la trajectoire produite par une force agissant, comme il arrive, dit-il, pour les étoiles, suivant une loi autre que celle de Newton, réservée au système solaire ; il accuse les académiciens de Paris, — pourquoi plutôt que ceux de Saint-Pétersbourg ou de Berlin ? ils sont tous d’accord, — d’avoir, sur ce sujet, donné des formules fausses. « Ainsi, pour une attraction inversement proportionnelle au cube de la distance, les académiciens de Paris ont trouvé une spirale. Notre loi primordiale forme une ellipse très régulière dans laquelle l’astre qui exerce l’attraction est placé au centre de cette ellipse. »

La méthode de finalité est jugée par là ; il faut nécessaire-