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IMPRESSIONS DE RUSSIE


NOTES SUR MOSCOU



Moscou, mai-juin 1896.

L’éclat et la solennité des cérémonies du couronnement étaient hier comme un hommage historique rendu à l’être ancien et populeux qu’on appelle Moscou. L’attention se reporte aujourd’hui sur cette ville étendue aux pieds du Pouvoir nouvellement consacré, escabeau d’où la souveraineté russe s’est élevée au sommet du monde. Quelles forces et quels germes contient-elle ? Quelles sont ses capacités présentes, quelles ses facultés à venir ? Vaste et vivant et capital problème auquel l’éclatante série des fêtes qui vont s’ouvrir ne doit point nous empêcher, nous, Français, de réfléchir. Que ces fêtes même nous soient une occasion d’explorer quelque coin de vie, quelque milieu nouveaux ; puis, que toute heure dérobée au plaisir, remplie par l’étude, appartienne à cette patrie d’un jour.


I

D’aucun point de vue, dit-on, l’étendue, l’immensité, la beauté de Moscou ne sont aussi manifestes que de la montagne des Moineaux. Des souvenirs de 1812 attirent aussi vers ce lieu, la promenade sera un pèlerinage ; il faut y consacrer une matinée.

Une analogie frappante existe entre les courbes de la Moskva à l’ouest de la ville et le dessin de la Seine au sortir de Paris.