Le Piémont fut le premier vaincu que le Président de la République couvrit de sa protection, ouvertement et à tout risque. Il ne demanda point Parme et Plaisance, comme l’eût voulu cet « abbé qui croyait avoir gagné la bataille de Novare », mais, par ses instances auprès de l’Autriche, il obtint que l’indemnité de guerre serait réduite de 210 millions à 75. Au dernier moment, des difficultés sur une amnistie à accorder aux Lombards ayant interrompu à Milan les négociations entre les plénipotentiaires autrichiens et piémontais, Radetzki notifia, le 19 juillet, un ultimatum dans lequel il déclarait que si, dans quatre jours, on ne s’était pas mis d’accord, l’armistice serait dénoncé et la guerre reprise. Aussitôt informé, le Président ordonne de concentrer l’armée de Lyon au pied des Alpes et fait expédier par Tocqueville à Bois-le-Comte, à Turin (25 juillet 1849), une lettre dans laquelle il était dit : « La situation ne serait plus la même que celle où le Piémont s’était mis avant la bataille de Novare, quand il reprenait spontanément les armes et recommençait la guerre malgré nos conseils. Ici, ce serait l’Autriche qui prendrait
- ↑ Voyez la Revue du 1er décembre 1896.