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ORGANISATION
DES TROUPES DE PREMIÈRE LIGNE
EN FRANCE ET EN ALLEMAGNE

La revue de Châlons, en clôturant dignement une série de fêtes patriotiques, a eu ce mérite de mettre sous les yeux d’augustes hôtes comme un raccourci de nos forces militaires. De notre remarquable 6e corps et des deux corps d’armée qui s’en rapprochent le plus par le voisinage et par l’allure, on ne pouvait attendre qu’un ensemble de troupes imposantes. Et c’était une heureuse inspiration de leur avoir adjoint quelques-uns de nos soldats des autres frontières, de ceux qui veillent aux cols de nos Alpes, comme de ceux à qui incombe la même mission d’honneur, par-delà les mers, dans cette France prolongée, conquise par leurs aînés au clair soleil d’Afrique, ou plus loin encore, dans nos colonies d’Extrême Orient. Et puis la fantaisie originale de leurs costumes d’autrefois réveillait la monotonie un peu terne de nos uniformes d’aujourd’hui. En cela aussi, comme en presque toutes choses, durant ces fêtes, on semblait heureux de recourir aux souvenirs du passé, pour corriger la simplicité un peu austère du présent.

Aucun des prestiges qui consacrent une cérémonie de ce genre n’a donc manqué à cette revue : le cadre d’une foule enthousiaste ; la présence d’un jeune souverain incarnant l’autorité la plus absolue qui soit au monde ; des troupes électrisées par ce contact, — car toute royauté, étant d’essence militaire, a le privilège d’émouvoir une armée ; — de belles troupes manœuvrières, conscientes des progrès obtenus à force de patient labeur ; et enfin la réunion des sommités militaires d’un grand pays qui,