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DE L'ORGANISATION
DU
SUFFRAGE UNIVERSEL

VIII.[1]
CONCLUSION. — RÉFORMES ACCESSOIRES L’ÉTAT MODERNE ORGANISÉ

Nous ne nous faisons point d’illusion : il y aura des résistances, et il faudra livrer bataille. Les hommes, qu’on dit parfois amis des nouveautés, ont, au contraire, en général, peu de goût pour le changement. C’est une vérité qui, elle-même, n’est pas nouvelle, puisque voilà quatre siècles bientôt que Machiavel écrivait : « Celui qui se propose de réformer l’état d’une cité, s’il veut que sa réforme soit acceptée, est obligé de garder l’ombre au moins des vieilles coutumes, afin qu’il ne paraisse pas au peuple avoir changé d’institution… Car l’universalité des hommes se nourrit de ce qui paraît tout autant que de ce qui est souvent même ils s’agitent plus pour les choses qui paraissent que pour celles qui sont[2]. »

  1. Voyez la Revue des 1er juillet, 15 août, 15 octobre, 15 décembre 1895, 1er avril, 1er juin et 1er août 1896.
  2. Discorsi sulla prima dece di Tito-Livio, libro Ier, édit. de 1550, p. 66.