Page:Revue des Deux Mondes - 1896 - tome 137.djvu/415

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L'AUSTRALIE
ET LA NOUVELLE-ZÉLANDE[1]

LES PRODUCTIONS — LA CRISE RÉCENTE


I

Nul pays au monde n’a été transformé par l’introduction de la civilisation européenne d’une manière aussi rapide et aussi brillante que l’Australie. Abandonnés il y a un siècle encore à quelques misérables tribus sauvages, sans utilité aucune pour le reste de l’humanité, ce continent et les grandes îles adjacentes nourrissent aujourd’hui une population de 4 millions d’hommes et leur commerce extérieur s’élève à 2 milliards de francs. Les produits de ces pays, qui semblaient, hier encore, relégués aux extrémités du monde, viennent, jusqu’en Europe, lutter avec les nôtres : il n’est pas jusqu’aux denrées les plus périssables, les moins capables en apparence de supporter un voyage prolongé : les viandes, le beurre, les fruits, les œufs, qui n’aient à lutter contre cette concurrence. L’Australie vient même à la tête de tous les pays du globe dans la production d’une des denrées les plus vulgaires, mais les plus indispensables à l’homme, la laine, et elle occupe aussi l’un des premiers rangs dans celle du plus précieux des métaux, l’or. De l’une et de l’autre, elle fournit le quart de ce qui s’en produit chaque année dans le monde.

  1. Voir la Revue des 1er juin et 1er août.