Page:Revue des Deux Mondes - 1896 - tome 136.djvu/541

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sociale, élargir et étendre la circonscription territoriale. C’est-à-dire que, au lieu de faire des groupemens du second degré, comme le groupe du commerce et des transports, par la réunion des deux groupes professionnels : 1° du commerce, et 2° des transports, on pourrait décider que le département n’est pas une circonscription fixe, fermée et infranchissable, et admettre, non plus que plusieurs professions dans un département, mais bien que plusieurs départemens pour une profession réunissent leurs contingens électoraux jusqu’à ce que le quotient soit atteint.

Au lieu de joindre ensemble, dans un département, des professions similaires, on joindrait, pour une profession, des départemens voisins, à l’exemple de ce qui se passe en Espagne, quand il s’agit des universités littéraires ; des Sociétés économiques d’Amis du pays ; et des chambres de commerce, d’industrie ou d’agriculture. On se souvient que chacune de ces universités, de ces sociétés et de ces chambres a droit à un député lorsqu’elle compte 5 000 électeurs inscrits ; et que « si, à elle seule, une de ces corporations ne compte pas les 5 000 électeurs nécessaires, elle se joint, pour constituer un collège électoral, aux autres corporations de même classe ou de même ordre, géographiquement les plus voisines. »


Groupement naturel des industries par régions.

Autant en pourrait-on faire en France avec les catégories professionnelles, de département à département, entre départemens voisins ; et ce groupement-là, non plus, ne serait contraire ni à la logique ni à la réalité ; car il n’y a qu’à jeter les yeux sur une carte pour voir que les industries, les professions elles-mêmes se groupent comme naturellement par régions. Ainsi, les mines et la métallurgie forment en France six groupes régionaux : 1° au nord (départemens du Nord et du Pas-de-Calais) ; 2° à l’est (Ardennes, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Haute-Marne) ; 3° dans la région de Paris (Oise, Seine, Seine-et-Oise) ; 4° à l’ouest (Manche, Mayenne, Sarthe, Maine-et-Loire, Loire-Inférieure) ; 5° au centre (Saône-et-Loire, Loire, Cher, Nièvre, Allier, Puy-de-Dôme) ; 6° au sud-est (Gard, Aveyron, Tarn, Hérault, Bouches-du-Rhône).

Les grandes industries, autres que la métallurgie et les mines, forment, pour leur part, quatre ou cinq groupes régionaux : du nord, de l’est, du centre et du sud-est, du midi ; la petite industrie, jusqu’à sept groupes : au nord, à l’est, à l’ouest, dans la région de Paris, au centre, au sud-ouest et au sud. De même pour les différentes branches de l’agriculture : il est facile d’observer comme un groupement naturel par régions : Non