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paroissiale. Cette éducation porte aujourd’hui ses fruits ; déjà s’organise, sous la double impulsion des pasteurs et des laïques, une bienfaisance d’église, et tandis que, dans les autres provinces allemandes, la besogne de l’apostolat et des bonnes œuvres retombe presque exclusivement sur des pasteurs hors cadre, délégués sédentaires ou ambulans de la Mission Intérieure, les communautés de Westphalie et de Prusse rhénane sont assez robustes, assez vivantes, pour être elles-mêmes des centres d’action charitable et évangélique. Riches de libertés, fécondes en œuvres, elles témoignent, parfois bruyamment, de leur fidélité tenace à la vieille tradition dogmatique. Elles aiment mieux partager la foi de leurs pères du XVIe siècle, que s’associer aux négations de l’université de Bonn. Le voisinage de cette université, où règne la théologie dite « incroyante », leur paraît une provocation ; des ligues sont fondées, des manifestes publiés, pour la défense intégrale du symbole apostolique. L’église de Bavière, elle, pour se préserver des novateurs, n’a besoin ni de cette vigilance ni de ce fracas ; exclusivement luthérienne, elle ne repose point, comme les églises prussiennes, sur une vague entente entre les luthériens et réformés, qui toujours implique, en quelque mesure, un recul de l’inflexibilité dogmatique ; les vieilles croyances lui restent chères ; entre les professeurs d’Erlangen, d’une part, le clergé et les fidèles d’autre part, il n’y a point de hiatus sensible ; et les plus audacieux, même, se plaisent à maintenir en façade un solide corps de doctrines.

Probablement en vertu des maximes mêmes du protestantisme, qui ne lui permettent guère une immixtion dans la conduite civique de ses membres, l’Eglise évangélique, en ces trois régions où elle paraît si puissamment établie, demeure à peu près sans prise sur la vie publique, au moins dans les villes. Les seules circonscriptions de la Prusse rhénane où le socialisme ait pénétré sont celles de Solingen et d’Elberfeld-Barmen, protestantes en grande majorité ; la vallée de la Wupper (Wupperthal) que certains libertins appellent, par une allitération railleuse, la « vallée des bigots » (Muckerthal), est un fief socialiste ; et il en est de même de la ville de Nuremberg.


IV

Si l’on passe au vaste bloc protestant de l’Allemagne septentrionale et centrale (Prusse, Brandebourg, Poméranie, Mecklenbourg, Schleswig-Holstein, Anhalt, Saxe prussienne et royale), à peine sillonné, çà et là, par quelques tissures catholiques, on y observe, tout de suite, une physionomie religieuse extrêmement