centres principaux : deux dans l’île du Nord : l’ancienne capitale, Auckland, qui est encore la plus importante avec ses cinquante mille habitans et la nouvelle, Wellington, plus centrale, sur le détroit de Cook qui sépare les deux îles, mais peuplée seulement d’un peu plus de trente mille âmes. Les deux centres de l’île du Sud, Christchurch et Dunedin qui ne le cèdent l’une et l’autre que de quelques milliers d’habitans à Auckland, ont chacun leur physionomie particulière et portent encore l’empreinte de leur origine confessionnelle. Christchurch, la seule ville néo-zélandaise qui ne soit pas sur la côte, a été fondée en 1860 sous les auspices d’une association anglicane présidée par l’archevêque de Canterbury : elle s’élève au milieu des grandes plaines qui portent aujourd’hui le nom de la métropole de l’Eglise d’Angleterre, sur les bords d’une petite rivière tout anglaise d’aspect, aux rives ombragées de saules pleureurs, qui traverse avant d’entrer dans la ville un parc planté lui aussi d’arbres d’Europe. La cathédrale anglicane se dresse, seule, au milieu de la place qui forme le centre de la ville, témoignant ainsi des idées religieuses des premiers colons, arrivés d’Angleterre sous la conduite d’un évêque. Dunedin, la seule ville du monde plus rapprochée du pôle Sud que de l’Equateur, fut fondée quelques années plus tôt par « l’association de l’Eglise libre d’Ecosse ». Elle porte l’empreinte de son origine par ses nombreuses églises presbytériennes, d’un fort élégant style gothique, ses établissemens d’instruction de toute espèce, le type et l’accent de ses habitans. L’action de l’esprit écossais est très sensible dans le développement de toutes les colonies australiennes, de la Nouvelle-Zélande surtout, d’où sont souvent partis, bien qu’elle soit la plus jeune, les courans d’opinion qui ont entraîné ses aînées.
Les îles de la Nouvelle-Zélande, aux capricieux contours, au relief mouvementé, semblent un morceau d’Europe jeté dans le Pacifique austral ; on leur a même trouvé, en supprimant par la pensée le mince détroit qui les sépare, une analogie de forme avec l’Italie. C’est à l’Afrique, au contraire, qu’il faut comparer l’Australie, pour sa massive lourdeur, ses côtes inhospitalières, ses déserts, et même le climat, sinon des parties voisines de la côte, du moins des régions de l’intérieur. Ce continent, d’une étendue égale aux quatre cinquièmes de l’Europe, a dans tous ses caractères quelque chose d’inachevé. Son système orographique et hydrographique est rudimentaire : une seule chaîne de montagnes