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jusqu’à 50 grammes, pour les papiers d’affaires le même prix avec un minimum de 25 centimes, et pour les échantillons avec un minimum de 10 centimes. Mais les échantillons ne doivent pas avoir de valeur marchande ni dépasser le poids de 250 grammes, sans doute afin que les taxes douanières ne soient pas éludées. De plus, tous ces objets peuvent être envoyés sous recommandation au taux de 25 centimes par envoi, avec faculté d’accusé de réception. L’affranchissement s’opère toujours avec les timbres-poste du pays d’origine. Les objets recommandés peuvent même être expédiés grevés d’un remboursement jusqu’au montant de 500 francs ; mais cette disposition n’est valable que dans les pays qui déclarent l’accepter. Sous la même réserve, tout objet peut, à la demande de l’expéditeur, être remis par exprès au destinataire moyennant une surtaxe.

L’arrangement concernant l’échange des lettres et des boîtes avec valeur déclarée a eu beaucoup moins d’adhérens que la convention postale. Le transport des valeurs comporte en effet des risques de perte contre lesquels les administrations se sentent diversement protégées, suivant les mœurs ou la législation de leur pays. De même l’arrangement concernant les mandats-poste n’a été accepté que par un petit nombre d’Etats, quoique par un autre motif. Il y est dit que les contractais se rendent compte mensuellement deux à deux des mandats qu’ils ont échangés, et que celui qui est reconnu débiteur doit payer la différence en monnaie d’or du pays créancier. Or, pour quelques-uns, le change atteint, parfois dépasse même le droit de un pour cent qui est prélevé sur l’expéditeur du mandat. L’arrangement concernant les recouvremens a réuni moins d’adhérens encore, et par le même motif. Le sixième des actes du congrès de Vienne est une convention relative aux colis postaux.

Bien que la poste aux lettres soit de beaucoup antérieure au télégraphe, bien qu’il y ait eu des conventions entre pays limitrophes pour régler le mode d’échange de leurs lettres même sous l’ancien régime, l’Union télégraphique fut instituée avant l’Union postale dont il vient d’être parlé. Elle date de la conférence de Paris, en 1865, qui substitua des tarifs et des règles de service uniformes aux arrangemens particuliers que les divers États de l’Europe avaient jusqu’alors conclus entre eux dès qu’ils soudaient les fils de leur réseau sur leur frontière commune.

Au début de la télégraphie électrique, la taxe avait été, en tous pays, proportionnelle à la distance. Il en résultait une complication extrême des tarifs surtout lorsqu’un télégramme franchissait la frontière, car il pouvait payer plus ou moins suivant