La question de Nice et de la Savoie est la première en date dans la période de formation de l’unité italienne ; elle a en outre un lien absolument intime avec cette même question de l’unité. Les deux questions, en réalité, sont inséparables : elles forment un tout qui ne peut se diviser. L’année 1859 avait ouvert la voie au principe des nationalités ; l’année 1860 l’a parcourue victorieusement : 1860 est à 1859 ce qu’une conséquence est à une prémisse. En 1860, le principe, devenu fait accompli, a définitivement passé dans le domaine du droit public européen. Quant aux étapes marquant le chemin qu’il a parcouru, elles n’ont pas toutes été envisagées du même œil favorable par le patriotisme italien, parfois mal éclairé. Il suffit de les indiquer pour rappeler à la mémoire du lecteur les diversités d’appréciation auxquelles elles ont donné lieu. Leurs noms sont : Solferino, Villafranca, Florence, Nice, Marsala. Plus d’un, en Italie, je m’y attends, se montrera scandalisé de voir ainsi accouplés des événemens qui lui sembleront présenter entre eux une frappante antinomie : Solferino, qui a marqué la victoire de la marche ascendante du principe, avec Villafranca qui lui a imposé une halte ; Villafranca, qui
- ↑ Cet article est extrait d’un livre de M. G. Giacometti, qui doit paraître prochainement à la librairie Plon sous le titre de : la Question italienne, 1860-1870.