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LA QUESTION
DE
L'ANNEXION DE NICE
EN 1860[1]


I. — SES PRÉCÉDENS HISTORIQUES. SA LIAISON INTIME AVEC LA QUESTION DE L’UNITÉ ITALIENNE

La question de Nice et de la Savoie est la première en date dans la période de formation de l’unité italienne ; elle a en outre un lien absolument intime avec cette même question de l’unité. Les deux questions, en réalité, sont inséparables : elles forment un tout qui ne peut se diviser. L’année 1859 avait ouvert la voie au principe des nationalités ; l’année 1860 l’a parcourue victorieusement : 1860 est à 1859 ce qu’une conséquence est à une prémisse. En 1860, le principe, devenu fait accompli, a définitivement passé dans le domaine du droit public européen. Quant aux étapes marquant le chemin qu’il a parcouru, elles n’ont pas toutes été envisagées du même œil favorable par le patriotisme italien, parfois mal éclairé. Il suffit de les indiquer pour rappeler à la mémoire du lecteur les diversités d’appréciation auxquelles elles ont donné lieu. Leurs noms sont : Solferino, Villafranca, Florence, Nice, Marsala. Plus d’un, en Italie, je m’y attends, se montrera scandalisé de voir ainsi accouplés des événemens qui lui sembleront présenter entre eux une frappante antinomie : Solferino, qui a marqué la victoire de la marche ascendante du principe, avec Villafranca qui lui a imposé une halte ; Villafranca, qui

  1. Cet article est extrait d’un livre de M. G. Giacometti, qui doit paraître prochainement à la librairie Plon sous le titre de : la Question italienne, 1860-1870.