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C’est à quoi Valenciennes employa sa plume et ses pinceaux. L’an VIII de la République, paraissaient en un vénérable in-4o les Élémens de perspective pratique à l’usage des artistes, suivis de réflexions et conseils sur le genre du paysage. Si l’on veut comprendre les ravages que la raison raisonnante peut exercer sur un honnête esprit, il faut lire ces conseils. Les principes y sont déduits avec une sorte de fureur. Claude Lorrain lui-même ne trouve pas grâce aux yeux de Valenciennes ; il a « trop sacrifié au genre ». Sans doute, il « a rendu avec la plus exacte vérité et même avec intérêt le lever tranquille ou le brûlant déclin de l’astre du jour ; il a peint admirablement l’air atmosphérique ; personne n’a mieux fait sentir que lui cette belle vapeur, ce vague et cette indécision qui fait le charme de la nature et qu’il est si difficile de rendre. » Mais il n’a pas su « affecter l’imagination ; vous chercheriez en vain dans ses paysages un seul arbre où elle puisse soupçonner une hamadryade, une fontaine d’où elle voie sortir une naïade : « les dieux, les demi-dieux, les nymphes, les satyres, sont trop étrangers à ses beaux sites...

Le devoir du peintre de paysage n’est pas de nous donner « le froid portrait de la nature insignifiante et inanimée », mais de la faire parler à l’âme «par une action sentimentale ». Il doit lire, comparer, « s’enthousiasmer à la lecture des poètes qui ont décrit et chanté la nature ; la voir à travers Sapho ou Théocrite descendre « au Tartare avec Ixion ou Sisyphe », — gravir les rochers avec Ossian... On se demande parfois, quand on parcourt la liste des concours du paysage historique ou les livrets des salons de la première moitié du siècle, dans quels recueils innomés, dans quels dictionnaires de la fable les peintres du temps puisèrent leurs sujets : c’est Valenciennes qui est responsable de ces débauches d’érudition. En « établissant » qu’aux quatre parties du jour correspondait « un choix de sujets propres à embellir le paysage », il a fait sortir de tous les manuels toutes les variétés de demi-dieux, nymphes, dryades, hamadryades, ægipans, satyres et sylvains ; — il a réveillé au fond de l’histoire romaine des héros justement oubliés. Au matin, « moment où la riante Aurore sortant des bras de son vieil époux répand des herbes et des fleurs sur la surface de la terre », le paysagiste ne perdra pas son temps à représenter « les habitans de la campagne se dirigeant à leurs travaux rustiques, pendant que leurs fidèles et innocentes compagnes s’occupent de la troupe intéressante des volatiles qui les suit battant de l’aile et demandant, par des sons variés et perçans, la graine préparée pour son premier repas. » Il se plaira plutôt à évoquer les Fêtes de Delphes,