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qui rendrait possible la conversion de la rente 3 pour 100 ; elle ne serait réellement fructueuse que le jour où une rente d’État du type deux et demi pour 100 approcherait du pair. Il est très possible que cette situation se présente avant longtemps. La compagnie d’Orléans vient de mettre en circulation un nouveau-type d’obligations deux et demi pour 100, qui, bien que grevées de l’impôt sur le revenu et du droit de transmission, sont déjà cotées 440 francs, alors que le cours donnant la parité avec celui des obligations 3 pour 100 serait 420 francs. Ce fait montre dans quelles conditions favorables pourrait déjà s’opérer l’échange des titres en circulation contre des types plus éloignés du pair. Il permet d’entrevoir la possibilité de conversions facultatives, Pour les obligations qui seraient jugées non remboursables d’office par anticipation. La possibilité du remboursement à chaque tirage devant toujours empêcher ces titres de dépasser notablement le pair, il serait sans doute possible, quand ils y arriveront, de les échanger avantageusement contre des titres offrant l’attrait d’une possibilité de hausse et d’une prime de remboursement. Une mesure analogue pourra être étudiée pour la rente 3 p. 100 amortissable qui n’est pas convertissable d’office d’après les indications données dans l’exposé des motifs de la loi qui l’a créée, et dont les intérêts figurent pour 59 millions dans les charges des emprunts contractés directement par l’État pour les chemins de fer.

Une réduction d’un quart de point seulement, dans les intérêts des obligations, réduirait de près de 3 millions les annuités dues par l’État, pour les emprunts émis par les compagnies de Lyon et d’Orléans en représentation de ses subventions ; la Compagnie de Lyon entrerait dans la période de remboursement, et celle d’Orléans cesserait presque de faire appel à la garantie. Si la même opération. ou une conversion facultative équivalente, était réalisable pour les trois autres compagnies, il en résulterait une réduction égale pour les annuités, une réduction de 13 millions dans les avances de garantie. Même en tenant compte de l’augmentation des versemens à faire pour les caisses le retraites, et de la réduction du produit de l’impôt sur le revenu, l’opération totale se traduirait pour l’État par une trentaine de millions de bénéfices. Une seconde réduction d’un quart de point doublerait ce chiffre.

On voit combien l’État est intéressé à ce que le crédit des compagnies reste un crédit de premier ordre. Même si l’éventualité des grandes conversions ne devait pas se réaliser, cet intérêt serait considérable, puisque chaque année, les compagnies empruntent