Qu’importe la vitesse si la correspondance n’arrive pas, par suite d’une erreur d’orientation du messager ?
Or l’organisation actuelle des courses ne prévoit aucune sanction contre les fautes graves d’instinct que ne manquent pas de commettre un certain nombre de concurrens. Il serait aisé de remédier à cet inconvénient en procédant de la façon suivante : supposons qu’un concours ait lieu entre deux localités éloignées l’une de l’autre de 277 kilomètres. Les pigeons ont été lâchés à 7 heures du matin, à partir de 10 heures ils se présenteront successivement au colombier. On pourrait décider par exemple que les pigeons arrivés après 11 heures seraient considérés comme égarés. Tout colombier ayant un tant pour cent de pertes serait disqualifié et exclu des récompenses, quel que fût d’ailleurs le rang d’arrivée de ses élèves rentrés dans de bonnes conditions. On pourrait encore primer le résultat moyen obtenu par chaque colombier, au lieu de donner le premier prix à l’animal qu’une circonstance favorable, toute fortuite peut-être, a fait arriver avant ses concurrens. Il nous semble que, si nos idées étaient appliquées, on tiendrait encore très suffisamment compte de la vitesse, qui est un facteur assurément très important.
Nous pensons que les expositions où l’on prime les pigeons d’après leurs formes et leurs cou leurs, sans se préoccuper de leurs aptitudes professionnelles, exercent une influence plutôt néfaste sur l’élevage : le jury motive en effet son appréciation sur le plus ou moins de ressemblance que présentent les animaux exposés avec un type classique de pure convention. Le colombophile est par suite amené à recourir aux croisement avec des races communes pour obtenir une forme ou une couleur déterminée, pour faire en un mot le pigeon d’exposition ; il ne recherche pas les qualités essentielles qui, elles, sont impondérables, et que seule la course peut mettre en relief. Il serait bien simple de supprimer le défaut d’organisation que nous signalons en n’admettant dans les expositions que des oiseaux ayant déjà fait leurs preuves dans les courses. Nous croyons avoir suffisamment démontré la nécessité d’une direction étrangère aux compétitions des sociétés, qui imprime a l’élevage une heureuse impulsion et n’ait en vue que l’intérêt général.
La poste aérienne est un expédient auquel on doit recourir seulement à défaut des autres modes de correspondance. » Nous acceptons avec toutes ses conséquences cette opinion formulée