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Telles sont les clauses essentielles de cet acte mémorable, par lequel le gouvernement anglais constitua la compagnie qui devait jouer un rôle si important dans l’histoire sud-africaine, et provoquer par son intervention récente au Transvaal une crise dont les conséquences ne peuvent encore se mesurer. Quinze mois plus tard, le 30 janvier 1891, les statuts étaient approuvés par le conseil privé ; le 3 février de la même année, la société se constituait avec l’objet d’exercer les droits à elle conférés et notamment de gouverner et d’administrer tous territoires en Afrique, d’y établir des impôts, d’y percevoir des revenus, d’y maintenir une force armée ; de contribuer au progrès de la civilisation et au développement du commerce : de négocier et traiter avec les autorités du pays, d’établir des villes, villages, dépôts et stations ; d’explorer toutes contrées, de former ou de contribuer à former toutes associations et syndicats, de contrôler, diriger entreprendre tous travaux publics, de prêter de l’argent ou de donner sa garantie à toutes entreprises, d’emprunter même en rentes perpétuelles, de battre monnaie et de faire graver des timbres, avec l’approbation des commissaires de la trésorerie anglaise. Le gouvernement aura toujours le droit de nommer et de révoquer un administrateur, qui portera le titre d’administrateur officiel.

Le conseil se conformera loyalement aux instructions que lui transmettrait le secrétaire d’État en vertu de la charte et veillera à l’exécution des requêtes présentées par le haut commissaire et autres fonctionnaires de la reine en Afrique méridionale (art. 94). Cette dernière clause s’ajoute à toutes les autres que nous avons énumérées pour bien marquer les liens étroits qui unissent le gouvernement à la compagnie ; celle-ci rappelle, sous plus d’un rapport, l’ancienne et fameuse compagnie des Indes qui a vécu deux siècles et demi et n’a disparu que lors de la terrible révolte qui a failli coûter à l’Angleterre son empire asiatique. Les rapports de dépendance politique éclatent à chaque ligne des actes constitutifs. Du moment où le gouvernement britannique a le droit d’intervenir s’il est mécontent de l’attitude de la compagnie, il en devient responsable. C’est ce qui explique la promptitude et l’énergie de l’action du cabinet de Saint-James lors des derniers événemens.


II

L’œuvre de la Chartered, puisque tel est le nom sous lequel la compagnie est désignée dans la langue courante, a été considérable en ses cinq années d’existence : un succès si rapide et si