animent restent à jamais fixés dans notre esprit par les délicieux et si habiles croquis des deux auteurs.
M. Marius Bernard, lui, demeure fidèle à la Méditerranée, et après les côtes barbaresques, c’est sur les Côtes latines, en Espagne[1], de Tanger à Séville, que le conduit sa fantaisie voyageuse. Quant à ceux qui voudraient faire une promenade de quelques kilomètres à la porte de Paris : A Versailles et dans ses environs[2], ils ne sauraient avoir de meilleur et de plus aimable cicérone que M. Alexis Martin.
Dans la littérature à l’usage de la jeunesse l’imagination a fait merveille cette année ; à tous les récits qu’ont publiés le Magasin pittoresque[3] et le Magasin illustré d’éducation et de récréation[4], toujours si au courant de ce qui peut amuser leurs jeunes lecteurs, en y mêlant quelques connaissances utiles, quelques notions scientifiques, sont encore venus s’ajouter ceux de la Revue pour les jeunes filles[5], nouveau recueil périodique qui, par l’heureuse composition de son programme, répond au désir des mères de famille. Tous les genres sont ici représentés. Voici d’abord M. Jules Verne avec l’Ile à hélice[6]. Standard-Island, — qu’on peut traduire par l’ile-type, — est une île en acier, de sept kilomètres de long sur cinq de large, sorte de Great-Eastern, monté sur un gabarit des milliers de fois plus considérable, île mouvante qui mouille sur ses ancres ou qui se déplace, avec restaurans, hôtels, cercles, théâtres, où les touristes peuvent trouver tous les agrémens des villes d’eaux et mille autres choses encore. Fondée par une compagnie américaine sous la raison sociale Standard-Island Company limited, au capital de 500 millions de dollars, divisés en cinq cents parts, elle offre aux nababs des États-Unis les divers avantages dont sont privées les régions sédentaires du globe terrestre. Sous la conduite du commodore Simoë, les milliardaires jouissent de la navigation la plus variée dans l’Atlantique et le Pacifique, aux Sandwich, aux îles Marquises, aux Pomotou, à Taïti, aux îles de Cook, aux Fidji, à Tonga-Tabou, etc., et, toujours charmés par la musique de Sébastien Zorn, Yvernès, Francolin et Pinchinat, gais compagnons, à qui arrivent toutes les aventures les plus singulières, peuvent s’imaginer être pour toujours à l’abri de tous les krachs… Avec Atlantis[7], c’est également dans le monde du merveilleux que M. André Laurie nous transporte, un monde englouti depuis des siècles, où il a découvert
- ↑ Les Côtes latines d’Espagne, par M. Marius Bernard, 1 vol. in-8o avec illustrations ; H. Laurens.
- ↑ Mes Promenades à Versailles et dans ses environs, par M. Alexis Martin, 1 vol. in-8o ; A. Hennuyer.
- ↑ Le Magasin pittoresque, 1 vol. gr. in-8o ; Jouvet.
- ↑ Le Magasin illustré d’éducation et de récréation, 1 vol. gr. in-8o ; Hetzel.
- ↑ La Revue pour les jeunes filles, 1 vol. in-8o illustré ; Armand Colin.
- ↑ L’Ile à hélice, par M. Jules Verne, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Hetzel.
- ↑ Atlantis, par M. André Laurie, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Hetzel.