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légitimes, et qu’en somme, dans l’éclat qui leur est donné, il ne s’est produit aucun incident dont nous ayons eu particulièrement à nous plaindre. On s’est appliqué à leur enlever tout caractère agressif. Il semble que les Italiens aient été un peu jaloux des réjouissances de leurs alliés et qu’ils aient voulu, eux aussi, célébrer leurs noces d’argent avec quelque chose : il est difficile de trouver une autre explication à la solennité inaccoutumée qu’ils ont donnée, cette année, à la célébration du 20 septembre. On ne peut vraiment pas, au point de vue purement militaire, comparer les fêtes italiennes à celles qui ont lieu en Allemagne, car enfin, si la poudre a parlé bruyamment, en 1870, autour de la Porta Pia, ce n’était évidemment que pour la forme : le malheureux Pie IX était sans défense. Mais, au point de vue moral et politique, la date du 20 septembre n’en est pas moins très importante dans l’histoire de l’Italie. Elle marque la fin d’une période et le commencement d’une autre. Tous les ans, on la célébrait dans les différentes villes de la péninsule, et on le faisait de manières très différentes suivant le plus ou moins d’enthousiasme qu’elle excitait ici ou là. Ces manifestations avaient conservé un caractère tout local et municipal. Cette année, on a décidé de faire du 20 septembre une fête nationale, ce qui était peut-être grandir les choses, car n’y a dans l’histoire de l’Italie contemporaine des souvenirs plus glorieux que celui-là : il est vrai qu’ils ne reportent pas la pensée juste à vingt-cinq ans en arrière, et qu’ils ne peuvent pas se combiner et s’allier avec les anniversaires allemands. Quoi qu’il en soit, la résolution une fois prise, M. Crispi l’a exécutée avec sa décision ordinaire. Non pas que cela lui ait été de prime abord bien agréable, mais il est habitué à passer hardiment sur toutes les difficultés. Lorsque la proposition a été faite à la Chambre d’ériger le 20 septembre en fête nationale, il semble bien que le gouvernement ait été pris un peu au dépourvu. L’initiative venait d’on ne sait plus quel député obscur : M. Crispi est trop fin pour n’avoir pas senti tout de suite qu’elle avait de grands inconvéniens, et, dans la franchise du premier moment, il n’a pas caché qu’elle lui semblait peu opportune. Il y a des calices qu’il faut avaler vite, en fermant les yeux; celui-là était du nombre. Combattre la motion présentée aurait semblé une sorte de désavœu des événemens de 1870, ou, dans tous les cas, aurait été interprété de la sorte. M. Crispi a donc demandé à la Chambre de voter la proposition à l’unanimité, et c’est ce qu’elle a fait. A partir de ce moment, toutes les autres questions sont passées au second plan. On ne s’est plus occupé que des fêtes du 20 septembre ; mais elles provoquaient les sentimens les plus divers.

Sans doute, une grande partie de l’opinion approuvait : toutefois, quelques-uns de ceux qui le faisaient le plus haut se demandaient plus bas s’il était de bonne politique de prendre Rome pour théâtre de manifestations qui devaient être considérées comme offensantes pour