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4 345 millions, tandis qu’au 1er janvier 1895 il atteint 5 727 millions, soit une différence de 1 382 millions de roubles ou 3 730 millions de francs ; mais aussi le réseau de l’État a passé de 2 000 à 24 500 verstes. En supposant que l’augmentation de la dette corresponde uniquement à des acquisitions de chemins de fer, cela ferait ressortir un prix kilométrique moyen d’environ 155 000 francs pour les 24 000 kilomètres nouveaux. D’autre part le service des intérêts et de l’amortissement n’a été majoré que d’une quinzaine de millions (276 au lieu de 260 en 1885) ; mais les délais d’amortissement de beaucoup d’emprunts ont été allongés ; dans certains cas même, l’amortissement a été supprimé.

Les grands corps de l’État, conseil de l’Empire et chancellerie du Conseil, la chancellerie du comité des ministres, la chancellerie particulière de l’empereur, le saint-synode et le culte orthodoxe coûtent 16 millions ; le ministère de la maison de l’empereur, c’est-à-dire la dotation de la famille impériale, les cours des grands-ducs et des grandes-duchesses, diverses institutions relevant de ce ministère absorbent 12 millions ; les affaires étrangères, 5 millions : la guerre et la marine, 326 millions : ce chiffre, qui correspond (à raison de 2 fr. 70 par rouble) à 880 millions de francs, est légèrement inférieur au nôtre, qui pour les deux services atteint 910 millions.

Les dépenses du ministère des finances, dont le total est 144 millions, comprennent 36 millions de pensions, 5 millions de subventions, 23 millions de frais d’exploitation des services des boissons, des douanes et de la monnaie.

Le ministère de l’agriculture et des domaines absorbe 31 ; celui de l’intérieur 87 ; celui de l’instruction publique 24 ; celui de la justice 26 ; le contrôle de l’Empire 5 millions. Le ministère des voies et communications est inscrit pour 153 millions, dont 112 pour l’exploitation des chemins de l’État. Enfin 12 millions sont réservés pour « dépenses imprévues pouvant résulter de besoins extraordinaires. »

L’ensemble du budget ordinaire s’élève ainsi à 1 121 millions, qui, joints aux 94 du budget extraordinaire, forment le total général de 1 215 millions. L’examen détaillé des dépenses ne nous fera pas porter un jugement différent de celui que nous exprimions au commencement de notre étude et qu’un de nos députés résumait d’une façon pittoresque quand il qualifiait ce budget d’alerte, de solide, de bien portant. Nous sommes surtout frappés de la modération de certains chapitres de dépenses qui restent à peu près stationnaires et du fait que le budget extraordinaire ne comprend absolument rien que les dépenses de construction de voies