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les principicules de Syrie, ses vassaux, lui donnaient leurs filles en mariage. Mais ces filles de rois ne portaient pas le titre de grande épouse royale ; ce titre envié était dévolu à la seule reine No frétino fretno ferouuten (la doublement belle, la belle des beautés d’Aten) qui avait donné huit filles à Khouenaten. L’appartement des femmes consistait en un grand bâtiment qui comprenait un nombre assez considérable de chambres. On y entrait ordinairement par une grande cour rectangulaire contenant une saqieh, c’est-à-dire une machine à arroser, ouverte sur le nord et fermée sur les trois autres côtés. Tout autour de ces trois côtés devaient exister des rangées de colonnes supportant un plafond qui ombrageait la cour tout entière. De chaque côté de cette cour étaient quatorze petites chambres précédées de treize colonnes ; seule la série des chambres de l’est a été conservée. On y entrait, soit par une porte située du côté de la cour, soit à l’extrémité opposée de cette même cour par une entrée dans le mur est. Ces chambres à coucher conservent encore une partie du mobilier antique, c’est-à-dire deux larges bancs en terre, l’un placé au fond et qui servait sans doute à étendre les tapis ou les nattes sur lesquels on dormait, l’autre les étoffes qui constituaient déjà les divans. Quand de la cour on pénétrait, par la porte percée dans le mur sud, dans l’intérieur du harem, on trouvait d’abord une salle longue d’environ sept à huit mètres, large de quinze, occupée tout entière par seize colonnes sur deux rangs. Au fond, nouvelle porte qui introduisait dans une salle disposée contrairement à la précédente, beaucoup plus longue que large. Toutes les deux avaient un pavé peint, mais la seconde n’avait aucune colonne. A l’est de la première salle, continuant la série des chambres à coucher étaient deux autres petits appartemens, composés d’une salle avec plafond soutenu par une seule colonne et de deux chambres à coucher. Pour en sortir, il fallait pénétrer dans la seconde salle et toujours à gauche on entrait dans une troisième salle ornée de douze colonnes disposées en trois rangs et ayant un pavé peint. Les chambres correspondantes du côté ouest ont été détruites.

Les autres constructions de la partie droite du palais ne nous offrent plus que des ruines, mais encore intéressantes. Au milieu de la foule des édifices qui sont indiqués par leurs fondemens, soit de pierre, soit de briques, on a trouvé certaines constructions qui démontrent que non seulement la masse en était considérable, mais encore qu’on avait fait en sorte d’y réunir tout ce que l’art avait inventé pour rendre un palais agréable. En avant de certains de ces édifices il y avait un pavé d’albâtre