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REVUE LITTÉRAIRE

LE MOYEN DE PARVENIR
A PROPOS DES MÉMOIRES DE GOURVILLE[1]

Gourville est ce laquais devenu grand personnage qui avait commencé par porter la casaque rouge chez les La Rochefoucauld et finit par épouser la fille de son ancien maître. Ses Mémoires n’avaient pas été réimprimés depuis longtemps. L’édition qu’on nous en donne est de tous points excellente. Il faut en remercier d’abord l’éditeur, M. Léon Lecestre, qui a revu le texte avec un soin scrupuleux et nous fait profiter dans sa Préface de recherches consciencieuses.il faut ensuite reporter une partie de l’honneur à la Société de l’histoire de France. Depuis plus d’un demi-siècle qu’elle s’est fondée, cette Société n’a cessé de rendre à l’histoire les plus grands services, par une série de publications qui sont pour la plupart des modèles d’érudition. Il suffit d’indiquer quelques-uns des grands ouvrages qui sont actuellement en cours de publication : les Chroniques de Froissart, pour lesquelles M. Gaston Raynaud reprend le travail commencé par le regretté Siméon Luce, le Brantôme de M. Lalanne, les Chroniques de Jean d’Auton publiées par M. de Maulde, l’Histoire universelle d’Agrippa d’Aubigné publiée par M. le baron de Ruble, les Mémoires de Villars publiés par M. le marquis de Vogüé, d’autres encore sur lesquels nous serons heureux d’avoir quelque jour à revenir. Pour ce qui est des Mémoires de Gourville la critique tant historique que littéraire les a, dans ces derniers temps, un peu négligés. On se convaincra en les relisant

  1. Mémoires de Gourville, publiés pour la Société de l’Histoire de France, par M. Léon Lecestre ; 2 vol. in-8o; librairie Renouard, H. Laurens successeur.