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DE LEOBEN A CAMPO-FORMIO

III.[1]
LA QUESTION DES LIMITES ET LE COUP D’ÉTAT[2].


I

Pendant que Bonaparte négociait et signait les préliminaires de la paix avec l’Autriche, les Directeurs, fort impatiens d’en recevoir la nouvelle, spéculaient sur cette paix future ; ils se demandaient qui en ferait les frais, l’Allemagne ou l’Italie, et avec qui ils en partageraient les bénéfices, la Prusse ou l’Autriche, l’une et l’autre vraisemblablement. Convaincus que par la Prusse seule, et avec la Prusse, ils arriveraient à leur objet, la réunion totale de la rive gauche du Rhin ; continuant d’ailleurs à confondre, dans leurs desseins, le bouleversement du Saint-Empire et l’hégémonie de la Prusse dans l’Allemagne du Nord avec la suprématie de la France en Europe, ils s’entêtaient à attirer dans leur

  1. Voyez la Revue du 15 mars et du 1er avril.
  2. Manuscrits des Affaires étrangères. — Procès-verbaux du Directoire. — Correspondance de Napoléon ; Correspondance inédite du général Bonaparte. — Sybel, Histoire de l’Europe pendant la Révolution française, trad. franc., t. V et VI. — Hüffer, Œstreich und Preussen gegenüber der französischen Revolution. — Franchetti, Storia d’Italia, t. I. — Correspondance de Thugut ; Correspondance de Talleyrand, publiée par M. Pallain ; Correspondance de Sandoz, publiée par M. Bailleu ; Correspondance du général Dommartin, par M. de Besancenet ; Mémoires de Thibaudeau, Larevellière-Lépeaux, Lavalette, Bourrienne, Talleyrand, Carnot. — La Sicotière, Frotté. — Bonnal, Chute d’une République. — Trolard, De Montenotte au pont d’Arcole, de Rivoli à Magenta. — Victor Pierre, le 18 Fructidor.