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d’une observation qui n’est pas sans mériter leur attention.

Le règlement a exigé des concurrens une surface couverte de 392 000 mètres carrés, sans y comprendre les expositions spéciales de la colonisation et des armées de terre et de mer : ces deux groupes occuperont sans doute des surfaces considérables. Le programme n’a fait que les indiquer pour mémoire afin que les concurrens en tinssent compte. La Marine n’entretient sans doute pas la prétention d’amener devant le Champ-de-Mars un de ses vaisseaux cuirassés : elle se contentera de modèles et de ses plus beaux canons. La Guerre sera plus exigeante ; mais, ne pouvant nous montrer un fort moderne, elle tiendra à honneur d’édifier quelque part une forteresse ancienne, ce qui est un travail superflu. Quelques concurrens n’ont pas manqué de devancer l’intention. Nous avons peine à comprendre que la guerre et la marine militaire puissent prendre une part sérieuse à une fête si parfaitement civile. L’une et l’autre ne peuvent y participer qu’au titre historique, et nous nous demandons alors de quelle utilité sont les peines qu’elles y prendront et les dépenses qu’elles occasionneront. Il en va autrement de la colonisation. A en juger par 1889, ses exigences seront grandes en 1900. Si le groupe XVII peut inspirer à nos compatriotes le désir d’aller tenter fortune dans nos colonies, il faudra le remercier de ses efforts persuasifs et ne lui disputer ni l’espace ni l’argent.

En dehors des services principaux et accessoires pour lesquels le programme imposait des mesures fixes, il en existait d’autres auxquels les concurrens étaient invités à penser : des salles de fêtes et de distribution de récompenses ; un édifice pour les congrès, — il paraît qu’il y en aura beaucoup, — et un bâtiment pour l’administration, tous deux en bordure de l’emplacement, de manière à présenter une entrée directe de l’extérieur et une communication avec l’intérieur de l’enceinte ; les jonctions entre les deux rives, c’est-à-dire, outre le nouveau pont, les passerelles pour les piétons, — un des concurrens en a indiqué cinq ; — la distribution des parcs, jardins et autres motifs de décoration ; les moyens de transport mécaniques ; les entrées de l’Exposition avec les espaces nécessaires à la circulation et au stationnement des voitures ; les dispositions en vue de maintenir la circulation générale du quartier et de ménager le passage des voies publiques au dehors et au travers de l’enceinte. Enfin, et ce n’était pas la plus petite difficulté du plan général, on demandait aux concurrens de réserver des espaces suffi sans pour les pavillons des pays de protectorat, des nations étrangères, pour les bâtimens spéciaux d’expositions particulières, pour les abris de générateurs et les stations d’électricité, pour les salles de spectacle, pour les