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L’EXPOSITION DE 1900 À PARIS

PROGRAMME ET CONCOURS

Tous les grands peuples ont eu leurs fêtes périodiques ; nous avons les nôtres que nous désignons sous le nom d’ « Expositions de l’industrie. » Leur point de départ a été en effet l’industrie, mais peu à peu l’institution, pareille à un fleuve, a recueilli sur la route un si grand nombre d’affluens qu’on pourrait plus justement les appeler des « Foires universelles. » L’industrie n’a plus été que le prétexte, et l’amusement est devenu le but véritable. Les grandes capitales, les villes secondaires elles-mêmes, se sont mises tour à tour à danser, durant six mois, une grande sarabande autour d’un foyer où se concentrait le produit des efforts intellectuels et matériels d’une décade. L’exposition annoncée pour l’année 1900 ne différera pas en ce point des deux précédentes ; elle y ajoutera cependant un élément particulier : le dessein est d’en faire une sorte de miroir du siècle qui va finir. L’intention est bonne, et a quelque chose de grandiose. Tout dépendra de la manière dont elle sera comprise et mise en œuvre.

Un décret du 13 juillet 1892 fit savoir au monde industriel, commerçant, artiste et curieux qu’une « Exposition internationale et universelle » serait instituée à Paris en 1900. Une commission supérieure et un commissaire général furent nommés pour en jeter les bases et assurer l’exécution de l’entreprise. Le 27 juillet 1894, un crédit fut voté par le Parlement pour faire face aux dépenses nécessitées par les études préparatoires. Enfin un arrêté ministériel, du 9 août 1894, ouvrit un concours, à partir du