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Chambéry; le 7e au pied des Pyrénées; le 8e ou corps de réserve, à Paris[1]. Provisoirement, les régimens entrant dans la composition de ces corps d’armée seraient à deux bataillons. Les cadres des 3e bataillons et les dépôts seraient concentrés dans le gouvernement militaire de Paris et dans les villes de l’intérieur, en attendant que l’appel des réserves permît de former des 3e, 4e et 5e bataillons, lesquels iraient aussitôt rejoindre l’armée. Les gardes nationales mobilisées remplaceraient la troupe de ligne dans les places fortes.

La cavalerie légère fut répartie à raison d’une division par corps d’armée. Avec les dragons, cuirassiers et carabiniers, on forma 8 divisions de réserve, à chacune desquelles fut attachée une batterie d’artillerie à cheval.

La garde impériale ne comprenait plus, le 20 mars, que les deux régimens de grenadiers et les deux régimens de chasseurs de la vieille garde, et quatre régimens de cavalerie (2). L’empereur augmenta les effectifs des régimens de cavalerie, créa un 3e et un 4e régiment de grenadiers, un 3e et un 4e régiment de chasseurs (moyenne garde), 8 régimens de voltigeurs et 8 de tirailleurs (jeune garde) et un 2e régiment de chasseurs à cheval Il rétablit le régiment d’artillerie à cheval et le régiment d’artillerie à pied de la vieille garde ainsi que le régiment du train, l’escadron des gendarmes d’élite, l’équipage des marins et la compagnie des sapeurs du génie (1). La jeune garde fut formée avec les engagés volontaires et les rappelés ayant appartenu à ce corps. On incorpora dans la vieille garde les hommes du bataillon de l’île d’Elbe. Pour la moyenne garde, l’artillerie et la cavalerie, il fallut les recruter dans la gendarmerie et dans la ligne. La gendarmerie donna 500 hommes; chaque régiment de ligne dut fournir 30 hommes bien notés, grands et fortement constitués, et ayant un minimum de quatre ans de service dans l’infanterie et de huit dans la cavalerie ou l’artillerie.

Quand les rappelés, les gardes nationales mobilisées, les volontaires vinrent accroître l’armée, l’Empereur en modifia l’organisation. Les 1er corps (20 731 hommes sous Drouet d’Erlon),

  1. Le 1er corps fut formé avec les garnisons de la 16e division militaire (Lille); le 2e, avec une partie des troupes de l’armée du duc de Berry, et de celles qui avaient suivi l’Empereur depuis Grenoble ; le 3e, avec les garnisons de la 2e division militaire (Mézières); le 4e avec les garnisons des 3e et 4e divisions militaires (Metz et Nancy); le 5e avec les garnisons de la 5e division militaire (Strasbourg); le 6e avec les garnisons des 7e et 8e divisions militaires (Grenoble et Toulon); le 7e avec les garnisons des 9e, 10e et 11e divisions militaires (Montpellier, Toulouse et Bordeaux); le 8e avec l’autre partie des troupes ci-devant sous les ordres du duc de Berry et de celles que l’Empereur avait amenées à sa suite.